Laurentienne : irrégularités dans des prêts hypothécaires

Par La Presse Canadienne | 6 Décembre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : Ekapat Suwanmanee / 123RF

La direction de la Banque Laurentienne a tenté de rassurer les investisseurs, mardi, après que l’institution eut confirmé qu’elle devrait racheter pour 180 millions de dollars de prêts hypothécaires pour lesquels des irrégularités ont été découvertes.

Au total, elle pourrait devoir racheter pour environ 304 millions de dollars de prêts jugés problématiques, explique l’institution financière dans son rapport annuel dévoilé mardi.

À la Bourse de Toronto, les investisseurs ont réagi nerveusement, puisque le titre de la Banque Laurentienne a plongé pour terminer la séance à 56 $, en baisse de 4,80 $, ou 7,89 %.

« Tout cela ne représente qu’environ un pour cent du portefeuille de prêts hypothécaires de la banque et environ un demi pour cent de son portefeuille total », a expliqué le président et chef de la direction de l’institution, François Desjardins, au cours d’une conférence téléphonique visant à discuter des résultats du quatrième trimestre, période au cours de laquelle les profits ont plus que doublé.

Celui-ci a été interrogé à de nombreuses reprises par les analystes, qui se demandaient si cette divulgation n’était pas un signe précurseur de problèmes à venir. Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) n’était pas disponible dans l’immédiat pour commenter.

FAUSSES DÉCLARATIONS DE CLIENTS

Dans un premier temps, la Laurentienne rachètera pour 89 millions de dollars de prêts hypothécaires de sa filiale B2B Banque vendus à un tiers, qui a relevé des irrégularités entourant la documentation ainsi qu’à l’égard de fausses déclarations faites par des clients.

Cette somme représente environ cinq pour cent du montant total de prêts vendus à ce tiers acheteur, dont l’identité n’a pas été révélée.

« Aucun employé n’a été impliqué dans ces (irrégularités) et la banque, qui a effectué des vérifications, n’a découvert aucun signe de malversation de la part des courtier », a expliqué le chef de la direction financière, François Laurin.

Par sa filiale B2B Banque, la Laurentienne offre notamment des solutions hypothécaires résidentielles jugées non traditionnelles à des acheteurs dont le profil financier ne se qualifie pas auprès d’une grande banque.

Plus tôt cette année, la découverte d’irrégularités chez le prêteur alternatif Home Capital avait entraîné le dépôt d’accusations de la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario et poussé l’entreprise dans une crise ayant menacé sa survie.

« Nous avons la capacité de racheter ces prêts aujourd’hui et c’est pour cette raison que nous estimons que la situation ne constitue pas une menace (pour notre bilan financier) », a affirmé M. Desjardins.

VERS UN EXAMEN APPROFONDI

La Laurentienne pourrait toutefois ne pas être au bout de ses peines étant donné qu’elle procédera à un examen approfondi des prêts hypothécaires totalisant 1,1 milliard de dollars accordés dans son réseau de succursales et vendus au tiers acheteur en question.

Ce processus, qui s’effectuera au cours des deux prochains mois, signifie que l’institution financière pourrait devoir allonger jusqu’à 124 millions de dollars, estime-t-elle.

En ce qui a trait au deuxième élément, la Laurentienne a conclu, dans le cadre de son audit, qu’elle rachètera pour 91 millions de dollars de prêts hypothécaires vendus « par inadvertance » au tiers acheteur en question même s’ils respectaient ses politiques.

La direction de l’institution financière a expliqué avoir été informée à la fin du mois de septembre des irrégularités par l’acheteur des prêts hypothécaires. Cela a incité la Laurentienne à mener ses propres vérifications.

Par ailleurs, dans le cadre d’une autre transaction, la Laurentienne a informé un autre acheteur qu’un certain montant des 5,1milliards de dollars vendus en prêts hypothécaires avait été assuré par « inadvertance ».

« Ces prêts totalisent 76millions de dollars, soit moins de 1,5% des prêts hypothécaires vendus à cet autre tiers acheteur », explique la banque dans son rapport.

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