Palantir : un mauvais placement de la Caisse?

Par La rédaction | 17 juin 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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une main pointe du doigt un stickman dessiner sur un tableau noir
Photo : 123RF

La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a investi plus de 100 M$ dans une entreprise de technologie qui serait mêlée au plus grand scandale de fuite de données de l’histoire américaine.

La firme en question, Palantir, a mis sur pied des logiciels de surveillance pour le FBI et la National Security Agency, qui auraient notamment permis d’attraper Oussama Ben Laden et Bernard Madoff, indique le Journal de Québec.

Mais elle a aussi une réputation moins reluisante, selon le lanceur d’alerte Christopher Wylie : celle d’avoir aidé Cambridge Analytica à analyser les profils Facebook de millions d’Américains pour faciliter l’ascension de Donald Trump au poste de président des États-Unis.

On accuse aussi son logiciel d’avoir servi à cibler les proches d’enfants migrants non accompagnés appréhendés à la frontière en 2017, révèle The Intercept.

Des actes qui pourraient entrer en contradiction avec la mission de la CDPQ, croit Donald Riendeau, directeur général de l’Institut de la confiance dans les organisations.

« On devrait vérifier l’éthique des partenaires de tous les grands investissements de la Caisse et avoir des règles claires », soutient-il en entrevue avec le quotidien, blâmant la recherche de rendements élevés poussant la Caisse à investir dans des sociétés « plus risquées ».

VENDRE OU PAS?

Cet investissement de la Caisse est un placement privé réalisé à l’interne en 2015. Pour l’instant, l’institution refuse de dire si elle entend revoir sa position, indiquant qu’elle n’annonce jamais ses intentions en matière d’investissement.

« La société mentionnée est un chef de file du traitement de l’analyse des données [qui] a pris des engagements publics pour assurer la protection des données et respecter les réglementations en vigueur », souligne le porte-parole de la CDPQ, Yann Langlais, au Journal de Québec.

Ce n’est pas la première fois qu’un investissement place la Caisse sur la sellette. La semaine dernière, le Journal de Montréal révélait qu’elle avait injecté 277 M$ dans des entreprises chinoises de haute technologie associées à des violations des droits de la personne. Dans ce cas-ci, la CDPQ avait mentionné être en réflexion quant à la possibilité de se départir de ses titres.

La rédaction