Les actifs non cotés ont le vent en poupe

Par La rédaction | 23 avril 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La demande pour des investissements non traditionnels ne cesse de croître et cette tendance n’est pas près de s’inverser, estiment Les Echos.

La preuve? L’an dernier, les levées de fonds sur les marchés privés ont atteint quelque 778 milliards de dollars, selon le plus récent rapport de la société de conseil américaine McKinsey. Un niveau que le quotidien économique français juge « impressionnant », même si, ajoute-t-il, cela représente une baisse de 11 % par rapport au record historique enregistré en 2017.

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La principale catégorie d’actif qui compose le non coté est le capital-investissement, qui concentre à lui seul la moitié des levées de fonds, le reste se répartissant à parts égales, grosso modo, entre immobilier, matières premières, dette privée et infrastructures, détaille le journal.

BESOIN DE DIVERSIFIER LES RISQUES

Selon Les Echos, ce succès est en grande partie dû au désir qu’éprouvent les investisseurs de diversifier les risques auxquels les exposent les marchés cotés qui « ne répondent plus de manière satisfaisante, en particulier dans les moments de crise », à leurs attentes. Interrogé par le journal, Philippe Ithurbide, directeur de la recherche d’Amundi, observe que « plus de 95 % des catégories d’actif cotées ont généré des pertes en 2018, contre 6 % en 2017 ».

Verdict des Echos : « Les deux années passées illustrent bien que la traditionnelle “décorrélation” entre les différents marchés financiers fonctionne moins bien, que ce soit entre actions et obligations (faiblesse des taux oblige) ou entre zones géographiques, du fait de la mondialisation. »

Dans ce contexte d’incertitude et de volatilité des marchés, la demande pour les investissements non traditionnels ne semble donc pas près de fléchir, estime le journal, qui rappelle qu’en juin 2018, les sommes affectées par les investisseurs institutionnels aux actifs non cotés (à l’exclusion des fonds spéculatifs) représentaient en moyenne 31 % de leurs actifs. Ce type de produit a d’autant plus de chances de continuer sur sa lancée que la croissance économique mondiale est en berne, rendant la quête de performance de plus en plus difficile. « La prime d’illiquidité, la prime de risque et la capacité à dégager de l’alpha sont autant de facteurs qui rendent ces actifs intéressants et diversifiants », analyse Philippe Ithurbide.

DES INVESTISSEMENTS COMPLEXES

Toutefois, se lancer dans de tels investissements n’est pas sans risque en raison de leur complexité, met en garde le quotidien économique. Avant de souligner que c’est bien pour cela que les gestionnaires d’actif devraient s’y intéresser. Et pour appuyer son propos, il cite un récent rapport de McKinsey concernant le capital-investissement, selon lequel « la dispersion des performances reste extrêmement élevée, ce qui signifie que les investisseurs avertis (ou chanceux) peuvent surperformer très fortement la moyenne ». Mais attention, soulignent Les Echos, toute erreur peut aussi se payer (très) cher, « d’où la nécessité de s’appuyer sur de fortes expertises ».

Autre intérêt de ce type de produit, selon le quotidien : il permet aux gestionnaires d’actif de « diversifier et stabiliser leur business ». Chiffres à l’appui, il rappelle que, l’an dernier, la société internationale de gestion d’actif d’origine britannique Schroders a par exemple enregistré une collecte nette positive de 2,3 milliards de livres (environ quatre milliards de dollars canadiens), alors que l’ensemble du groupe avait subi une décollecte de 9,5 milliards (16,5 milliards de dollars).

Enfin et surtout, insistent Les Echos, les actifs réels « sont synonymes de stratégies non liquides, donc d’actifs qui ne sont pas susceptibles d’être soldés à la hâte par les investisseurs finaux au premier coup de grisou ». Conclusion du journal : Ce type de produit est « un véritable relais de croissance au moment où la gestion d’actif classique en manque cruellement ».

La rédaction