Canac : une ressemblance qui fait tiquer

Par Alizée Calza | 10 avril 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : Capture d’écran

Les membres du cabinet de services financiers Planica n’ont pu s’empêcher de tiquer de façon plus personnelle sur l’une des deux récentes publicités controversées du quincailler indépendant Canac. À une lettre près, le faux cabinet de la publicité aurait porté un nom, qui lui, aurait été bien réel.

« Je comprends qu’on ne perdra aucun client avec ça, mais soit ils n’ont pas fait de recherches, soit ils en ont fait et ont décidé de passer outre. Mais Lanica, c’est très similaire à notre nom d’entreprise, commente Charles Fortier, le président de Planica. Je ne veux prêter de mauvaises intentions à personne, mais ça démontre que quelqu’un n’a pas fait son travail pour valider les noms. »

Évidemment, le cabinet de services financiers a rejoint le directeur marketing de Canac pour discuter de ce problème. Selon le message transmis à Planica, ce dernier affirme qu’il y a eu un travail de diligence raisonnable pour que le nom du faux cabinet ne ressemble pas trop à celui d’un vrai cabinet. Il conclut en disant que le nom « Lanica » ressemble également à d’autres noms de cabinets de l’industrie comme Planico ou Investia.

« Il n’y a pas beaucoup d’ouverture du côté de Canac », constate Maxime Leclerc, le directeur général de Planica qui s’est occupé des communications dans cette affaire. « Ils ne sont pas conscients du problème ou celui-ci ne les intéresse pas. »

Si cette ressemblance leur laisse un goût amer, les membres de Planica affirment que ce qui leur importe encore davantage c’est la mauvaise image du conseiller que donne cette publicité.

« Effectivement, il y a une portion très loufoque dans cette publicité, mais la façon dont ça se termine me laisse un petit goût amer. Le slogan “Canac aide pour vrai”, c’est la portion qui vient me titiller le plus », déclare Charles Fortier.

Pour soutenir la cause, Maxime Leclerc explique que Planica et d’autres conseillers ont écrit à la Chambre de la sécurité financière de la part du Regroupement des jeunes courtiers du Québec (RJCQ) pour que celle-ci soit au courant du problème et puisse agir.

Concernant la ressemblance troublante entre leur nom et celui du cabinet de la publicité, Planica a tout de même contacté l’Autorité des Marchés financiers (AMF). L’organisme de régulation a affirmé avoir soumis le problème à la division concernée et qu’elle leur reviendrait.

UNE CERTAINE INCOHÉRENCE DANS LEURS MESSAGES

Un autre point qui titille les professionnels du milieu financier par rapport à Canac est que la publicité critique la profession, puis invite ses clients à prendre un plan de financement.

« Cherchez l’erreur… Les clients de Canac n’auraient pas besoin d’un conseiller financier avant de faire leurs rénovations, pourtant, ils sont invités à prendre un plan de financement à 13,5% d’intérêt sur 36 mois », commente Daniel Guillemette dans une publication sur LinkedIn.

Le plan de financement avec Accord D proposé par Canac permet d’acheter le matériel immédiatement, mais de reporter le paiement pour tout achat de 300 $ ou plus.

Le paiement reporté peut ainsi se faire de deux façons différentes :

  • En 6 versements égaux
  • Plan combiné

La première solution n’implique aucuns frais ni intérêts. La deuxième est un peu plus complexe. Il s’agit d’un paiement fait sur 38 mois. Les deux premiers mois sont sans frais ni intérêt, mais pour les 36 mois suivants, les versements impliquent des intérêts de 13,5 % pour des achats de moins de 2 500 $ ou avec intérêt de 8,9 % pour des achats de plus de 2 500 $.

Les clients de Canac devraient-ils finalement faire affaire avec un professionnel de l’industrie?

Alizée Calza Alizee Calza

Alizée Calza

Alizée Calza est rédactrice en chef adjointe pour Conseiller.ca et pour Finance et Investissement.