Le créateur du PlexCoin cacherait des millions

Par La rédaction | 13 mai 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : Vitaliy Vodolazskyy / 123RF

Dominic Lacroix, connu pour avoir lancé le PlexCoin, n’en a visiblement pas fini avec les tribunaux. Accusé aux États-Unis d’avoir arnaqué des milliers d’investisseurs, puis soumis à diverses ordonnances de blocage et d’interdiction au Québec, Lacroix dit être ruiné et peiner même à payer son avocate, Me Sarah Desabrais. Pourtant, l’Autorité des marchés financiers (AMF) le soupçonne d’avoir caché beaucoup d’argent.

Tous les biens de Dominic Lacroix et de sa compagne, Sabrina Paradis-Royer, ainsi que ceux de leurs compagnies, font l’objet d’ordonnances de blocage depuis l’été 2017. En juillet 2018, l’administrateur provisoire affilié au dossier, la firme Raymond Chabot, avait obligé l’intimé à transférer tous les bitcoins et autres monnaies virtuelles en sa possession et avait également saisi les 26 équipements informatiques de Dominic Lacroix.

Aujourd’hui encore, le contenu des ordinateurs n’a pas été analysé, car plusieurs disques durs seraient encryptés et Dominic Lacroix aurait effacé tous ses mots de passe, révèle un article du quotidien québécois Le Soleil. Cependant, il ne s’agit pas là de la seule chose qui soit reprochée à l’intimé.

DES MILLIONS DE DOLLARS ENCORE EN SA POSSESSION?

Mathieu et Yan Dufresne, deux contracteurs embauchés pour installer les planchers de céramique dans la nouvelle demeure de l’intimé, un contrat s’élevant à 200 000 $, disent avoir été payés par Dominic Lacroix en personne.

Mathieu Dufresne a même affirmé au tribunal être persuadé que l’intimé n’avait pas transféré toute sa cryptomonnaie malgré ce que la cour ordonnait. Un SMS envoyé par Dominic Lacroix le 10 septembre dernier, soit après les ordonnances de la cour, à un autre entrepreneur de Sherbrooke prouverait cela.

Un certain « Master DL » écrivait qu’on lui avait pris 2,5 millions de dollars, mais qu’il lui en restait encore 11,5 millions, rapport Le Soleil.

Dominic Lacroix affirme ne pas être l’auteur de ces messages. Selon lui, il est par contre possible qu’il ait fait croire qu’il avait de l’argent, même si cela était faux. Le juge Dumais a décidé de conserver ces textos, afin de décider quelle fiabilité leur donner.

UN ATELIER DE MINAGE SECRET

Il reste à savoir de quelle façon Dominic Lacroix parvenait encore à se payer de luxueuses voitures, malgré la faillite de ses compagnies et ses biens saisis. L’administrateur provisoire a peut-être trouvé la réponse à cette question. Il aurait découvert de nouveaux sites de minage de cryptomonnaies gérés jusqu’à récemment par l’intimé pour miner du Zcash, une cryptomonnaie encore plus confidentielle que le bitcoin.

Le matériel évalué à 600 000 $ aurait été payé grâce au transfert d’ethereums en bitcoins après l’ordonnance prononcée par l’AMF qui lui interdisait d’avoir toute cryptomonnaie.

Une échelle était nécessaire pour accéder au local loué par Akator, une entreprise au nom de Sabrina Paradis-Royer. L’électricien a aiguillé les comptables vers un autre site de minage secret dont le bail était au nom de la belle-sœur de Dominic Lacroix.

L’intimé affirme que l’équipement a été saisi par les propriétaires des bâtiments car il ne pouvait plus s’acquitter de son loyer et a précisé avoir cessé de miner à la mi-décembre 2018.

La rédaction