Leonardo DiCaprio éclaboussé par un scandale financier

Par La rédaction | 1 septembre 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le Loup de Wall Street a-t-il été un si bon film parce que le producteur et l’interprète principal savaient trop bien de quoi ils parlaient?

On peut se poser la question en apprenant leur implication alléguée dans le scandale financier du fonds souverain malaisien 1Malaysia Development Berhad (1MDB). Interrogé par le FBI, le célèbre acteur hollywoodien a même dû annuler la collecte de fonds qu’il souhaitait mener en appui à la campagne présidentielle de Hillary Clinton (laquelle n’a vraiment pas besoin d’une allégation de scandale financier supplémentaire…).

UN FILM SUR LA CORRUPTION FINANCÉ PAR DES FONDS DÉTOURNÉS?

C’est par le biais d’un activiste écologique suisse que l’accusation est venue. Il soutient que Leonardo DiCaprio a touché une partie des 4 G$ de fonds publics malaisiens détournés entre 2009 et 2015. La justice américaine soutient qu’une centaine de millions de dollars américains de ces fonds auraient servi à financer Le Loup de Wall Street. Un film sur la fraude financière financé par la fraude financière, ça ne s’invente pas… La justice américaine tente d’ailleurs de saisir une partie des revenus du film afin de les rendre au peuple malaisien, dans ce qui serait la plus grosse affaire jamais traitée par ce service.

Ce qui n’est pas clair, c’est si l’acteur était au courant de ces tractations. L’argent aurait été versé à sa fondation pour la défense de la nature, laquelle n’a pas à rendre publique l’origine de ses revenus.

UN AMI SULFUREUX

Mais c’est surtout l’amitié entre l’acteur et certains hommes d’affaires liés au scandale qui attise les soupçons. C’est notamment le cas de Riza Aziz, le producteur du Loup de Wall Street, d’ailleurs chaudement remercié par l’acteur lorsqu’il a reçu un Golden Globe pour son interprétation dans le film.

Riza Aziz est le gendre du Premier ministre malaisien, lequel a fondé et présidé le 1MDB. Il aurait notamment utilisé une partie des sommes détournées, déposées dans une société écran aux Îles Vierges Britanniques, pour acheter de l’immobilier et financer son train de vie luxueux. C’est avec cet argent qu’il aurait également financé Red Granite, la société de production qui a déboursé 100 M $US pour le film de Martin Scorsese.

UN SCANDALE DE 4 G $US

Aussi spectaculaire soit-elle en raison de la notoriété de l’acteur, sa participation présumée n’est que la pointe de l’iceberg. Au cœur de ce détournement de fonds de 4 G $US, on retrouverait plusieurs banques, dont Goldman Sachs en Asie du Sud-Est, la filiale luxembourgeoise d’Edmond de Rothschild et la filiale de la banque BSI à Singapour, fermée depuis pour avoir manqué à ses obligations dans la lutte contre le blanchiment d’argent. PetroSaudi et l’International Petroleum Investment Company d’Abu Dhabi seraient aussi impliquées.

Un vrai scénario hollywoodien…

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