Desjardins se désengage des énergies fossiles

Par La rédaction | 8 juin 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture
Photo : Jeangagnon [CC BY-SA 4.0 (https://creativecommons.org/licenses/by-sa/4.0)]

Les 17 Fonds et Portefeuilles SociéTerre de Desjardins sont désormais « 100 % sans pétrolières et pipelines », a annoncé le Mouvement dans un communiqué samedi.

Concrètement, les actions des entreprises « qui tirent une part importante de leurs revenus de l’extraction ou de la production de pétrole, de gaz naturel et de charbon thermique, du transport spécialisé de pétrole et de gaz (incluant les pipelines), du raffinage de pétrole ou de la production d’énergie à partir de charbon » sont donc maintenant complètement absentes de cette gamme de produits.

La proportion qu’ils investissent dans les énergies fossiles est ainsi passée « de 5 à 0 % ».

« Ce changement représente un pas de plus vers la transition énergétique [pour ces produits] et s’inscrit dans une volonté de poursuivre nos efforts pour assumer un leadership vers une économie sobre en carbone. Il permet également aux investisseurs qui souhaitent s’engager davantage d’avoir un produit qui répond mieux à leurs attentes évolutives », indique Desjardins dans le communiqué.

Le fait que certains fonds verts de la coopérative investissaient dans l’industrie pétrolière a été critiqué à maintes reprises dans le passé. De son côté, Desjardins estimait que son inclusion permettait d’influencer le secteur alors que son exclusion privait les fonds du rendement qu’il génère.

LE TABAC AUSSI

Au cours des derniers mois, la coopérative a accéléré l’intégration des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans sa politique d’investissement, rappelle-t-elle dans son communiqué.

« D’ici la fin de l’année, le Mouvement s’engage à désinvestir du secteur du charbon thermique, tout en accompagnant ses partenaires qui démontrent à court terme un plan de transition crédible, conforme aux recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. De plus, comme les produits du tabac et du vapotage nuisent à la santé des consommateurs et à l’environnement, nous nous retirerons également de cette industrie », indique Guy Cormier, président de la coopérative financière.

Dans une entrevue accordée au quotidien Le Soleil, le patron du Mouvement précise que les placements attribués aux énergies fossiles seront remplacés par d’autres secteurs d’activités. Au passage, il assure que près de la moitié (46 %) des investissements de la coopérative dans les projets d’infrastructures sont alloués aux énergies vertes.

Difficile de se prononcer en ce qui concerne le taux de rendement anticipé de ces produits verts, reconnaît toutefois le dirigeant. « Avec la situation actuelle, je n’oserais pas commencer à faire des promesses sur des rendements de fonds. Mais je peux vous dire que dans les dernières années, le rendement des fonds SociéTerre a été très compétitif », soutient-il.

Pour atteindre les objectifs de développement durable des Nations Unies, Desjardins est récemment devenue la première institution financière en Amérique du Nord à joindre la Powering Past Coal Alliance, un regroupement d’entreprises, de gouvernements et d’associations qui souhaite accélérer l’élimination progressive des combustibles fossiles des centrales au charbon.

Le Mouvement a par ailleurs été l’un des premiers signataires nord-américains du Tobacco-Free Finance Pledge, en collaboration avec l’initiative financière du Programme des Nations Unies pour l’environnement, destiné à favoriser les efforts mondiaux de lutte antitabac.

Le nombre de transactions numériques a explosé en mars

Durant le confinement, l’utilisation des outils numériques par les clients de Desjardins a bondi de 20 à 25 %, tant pour effectuer des dépôts et des retraits directs que pour payer des factures ou pour les transferts de compte, rapporte Le Soleil.

Dans une entrevue accordée au quotidien de Québec, Guy Cormier ajoute cependant que la pandémie de COVID-19 n’a pas modifié son « plan de match », qui reste d’offrir au public différents types d’accès aux services de l’institution financière, soit physiquement (notamment par les guichets automatiques), par son site Internet et par son application mobile.

« La proximité avec nos membres a toujours été importante. Elle s’est manifestée depuis quelques années à travers différentes formes. D’abord physique, puis graduellement numérique. On va adapter notre offre de services dans les prochaines années en fonction du type d’utilisation qui en est fait », explique-t-il.

La rédaction