Conférence annuelle de l’IFIC : on discute des frais

29 septembre 2006 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(29-09-2006)La question des frais que doivent assumer les porteurs de parts de fonds communs a fait l’objet d’un débat au cours de la première journée de la 20e Conférence annuelle de l’Institut des fonds d’investissement du Canada.

C’est Brenda Vince, présidente du conseil de l’IFIC, qui a lancé la discussion, indiquant que ni les firmes de fonds communs ni les réseaux de distribution ne peuvent plus balayer la question sous le tapis.

L’IFIC a été piquée au vif en août dernier. Une étude indépendante menée par des chercheurs de la Harvard Business School et de la London Business School démontrait que c’est au Canada que les frais liés aux fonds communs sont les plus élevés au monde. Ainsi, le RFG moyen d’un fonds canadien se situe à 2,68 %, comparativement à 1,42 % aux États-Unis.

L’IFIC n’a pas encore réagi officiellement à cette étude, mais Brenda Vince a laissé entendre que la méthodologie utilisée lui semblait douteuse.

À la suite d’un atelier portant sur l’art de s’adapter aux changements, un observateur bien connu de l’industrie, Jonathan Chevreau, a indiqué que les membres de l’IFIC devraient mettre en pratique ce qu’ils ont appris au cours de cette séance de formation.

Il a souligné que l’industrie tarde à accommoder les investisseurs autodidactes, notamment. Selon lui, ces derniers acceptent de payer les RFG de 1 % que les sociétés perçoivent pour gérer les fonds. Cependant, ils sont réticents à verser 1 % pour la partie « conseil » qui ne les intéresse pas.

Il donne l’exemple des firmes AIM Trimark et Elliott & Page. Il y a deux ans, relate-t-il, elles avaient décidé de s’attaquer au marché des investisseurs autodidactes en commercialisant des fonds de catégorie F par le truchement de E Trade Canada. Ces fonds ne comportaient aucune commission de suivi.

Les conseillers se sont sentis floués et ont exprimé haut et fort leur mécontentement. AIM Trimark et Elliott & Page ont dû faire machine arrière. L’industrie a pris bonne note de cette triste expérience. Maintenant, les investisseurs autodidactes qui achètent des fonds de série F doivent payer des frais de conseil.

Jonathan Chevreau trouve regrettable que les sociétés de fonds communs refusent de donner aux consommateurs ce qu’ils demandent. Certes, ceux-ci pourraient se tourner vers les fonds négociés en Bourse, mais l’expert demeure sceptique sur la concurrence réelle qu’ils peuvent livrer. En outre, ajoute-t-il, des fonds négociés en Bourse versent maintenant des commissions de suivi aux conseillers, ce qui dénature leur mission fondamentale.

Pour sa part, Robert Frances, le président des Services Financiers Peak, estime que l’offre de produits a beaucoup évolué au cours des dernières années et que les investisseurs en ont pour leur argent. Avec un portefeuille de 50 000 $, dit-il, un consommateur peut recevoir des conseils éclairés et avoir accès à des gestionnaires réputés, le tout dans un environnement hautement réglementé. « Quand un investisseur cotise 10000 $ par année dans son REER, cela lui coûte moins de 0,70 $ par jour pour qu’un professionnel gère son argent », a-t-il fait remarquer.

Par ailleurs, l’IFIC a tenté de minimiser le départ de Placements CI de ses rangs, qualifiant la situation « d’exceptionnelle ». CI, le numéro trois des fonds communs au pays, a quitté l’IFIC la semaine dernière en invoquant le peu d’avantages qu’elle retirait de sa cotisation.

« L’IFIC continuera à faire de son mieux pour servir ses membres et travailler avec eux afin d’atteindre les objectifs que nous partageons, a dit Brenda Vince. Nous avons aussi déjà démontré dans le passé notre capacité à accueillir parmi nous des membres qui nous avaient quittés. »