Les bulles spéculatives et l’illusion de contrôle

19 juin 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les bulles spéculatives ont toujours fait partie de l’histoire, écrit William André Nadeau, gestionnaire de portefeuille et fondateur du cabinet Orientation Finance.

Durant le 17e siècle, en Hollande, une bulle spéculative sur les tulipes a explosé. Des mesures ont été apportées à ce moment pour prévenir d’autres bulles. On connait la suite. Les bulles de tout genre ont eu lieu en permanence. Les populations répètent les mêmes erreurs.

Selon des psychologues, tel Daniel Kahneman qui a reçu le prix Nobel d’économie et dont les travaux ont porté sur l’intelligence émotionnelle, le problème réside dans « l’illusion de contrôle ». Par exemple, si vous achetez un fonds dont le rendement a surpassé largement pendant trois ans le marché, vous êtes possiblement convaincu que le rendement futur sera aussi bon. C’est une illusion de contrôle.

De nombreux investisseurs au Québec qui ont acheté en grande quantité des unités de fiducie de redevance, entre 2003 et 2006, payant un revenu de 8 % et davantage, en plus de réaliser une croissance de la valeur de l’unité, avaient un sentiment de sécurité grâce aux récentes expériences. Une bulle des fiducie a eu lieu. Elle a éclaté quand le gouvernement fédéral a retiré les avantages fiscaux qu’il avait introduit. Un grand nombres de fiducies versait des distributions plus élevées que ne le justifiaient les profits. Les valeurs sont revenues aux conditions normales du marché, par la suite.

Un investisseur devrait éviter d’investir dans les secteurs où les bulles se produisent mais, malheureusement, les actions ne suivent pas les intentions. Les investisseurs ont tendance à imiter les comportements et l’enthousiasme ou la panique du moment.

Les bulles se produisent, dans l’euphorie, tout comme dans les périodes de panique. La récente panique des marchés financiers à la fin 2008 et début 2009 en est un exemple frappant tout comme la crise obligataire de quelques pays européens.

La combinaison optimale, en gestion de portefeuille, est de jumeler la gestion directionnelle avec la gestion fondamentale. Pour investir dans une valeur, celle-ci doit, en même temps, être fondamentalement justifiée et en même temps bénéficier d’un engouement suite à une tendance.

Ce comportement humain fondé sur l’illusion de contrôle serait toujours au rendez-vous, pour des siècles.

Le contenu de cette chronique a été gracieusement fourni par le cabinet Orientation Finance.