Découvrez les gagnants du concours Les conseillers à l’honneur!

Par Didier Bert | 6 février 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
11 minutes de lecture
Homme d'affaires cachant son visage avec une feuille sur laquelle figure un point d'interrogation.
Photo : olegdudko / 123RF

Ces trois conseillers sont très différents les uns des autres, mais une chose les réunit : ils parviennent à concilier leur passion pour leur métier et leur engagement envers leur collectivité sans compter.

La deuxième édition du concours ­Les conseillers à l’honneur !, organisé par le magazine ­Conseiller, souligne le travail des professionnels en services financiers au parcours exceptionnel. L’excellence de trois conseillers québécois est mise en avant par ces prix remis dans les catégories « ­Conseiller émérite », « ­Conseiller le plus engagé dans sa communauté » et « ­Conseiller de moins de 40 ans qui s’est illustré ». Les prix ont été décernés le 6 février dernier dans le cadre du ­Top 25 de l’industrie financière du ­Québec.

Bruno ­Therrien a ainsi reçu le prix ­Conseiller émérite, remis à un conseiller dont la carrière a contribué au développement de l’industrie. Le jury s’est basé sur son parcours professionnel, l’exemplarité de sa pratique, le rayonnement qu’il offre à sa profession et son action dans la société.

Tant l’engagement de ­Bruno ­Therrien que son cheminement de carrière ont impressionné, explique ­Michèle ­Hélie, directrice, ­Affaires québécoises et ­Politiques et réglementation des marchés pour la branche québécoise de l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes et membre du jury. Son intérêt à transmettre de belles valeurs aux jeunes conseillers a aussi été salué.

Laurie ­Therrien s’est quant à elle vu décerner le prix ­Conseiller de moins de 40 ans qui s’est illustré. Son évolution professionnelle, le temps consacré au développement de l’industrie et son engagement dans la collectivité ont joué en sa faveur.

Le jury a voulu souligner les succès que la planificatrice financière a su obtenir après avoir repris le cabinet de son père. Elle a en effet réussi à mener l’entreprise à des sommets jamais atteints auparavant. Les jurés ont également apprécié l’engagement de la conseillère dans les cercles de femmes d’affaires et auprès de la relève. « C’est plus qu’une carrière, c’est une vocation », résume ­Michèle ­Hélie.

Finalement, Jean ­Gagnon a été récompensé par le prix ­Conseiller le plus engagé dans sa communauté, destiné à un professionnel en services financiers dont les activités à l’extérieur de l’industrie ont des répercussions concrètes dans sa région. Le lauréat a été choisi en fonction de ses réalisations philanthropiques, les changements ainsi induits et le temps investi.

Jean ­Gagnon a donné sans compter, et c’est ce qui a marqué le jury. Son travail auprès de personnes en fin de vie a touché les jurés, sensibles aux valeurs humaines qu’incarne ainsi l’engagement du conseiller.

Conseiller émérite

Photo : Jérôme Lavallée

Bruno ­Therrien : transmettre au plus grand nombre

Bruno ­Therrien n’était pas destiné à devenir conseiller. Il occupait auparavant un emploi salarié à horaire fixe de directeur adjoint aux ventes pour ­Sears… mais c’était avant de s’aventurer dans l’industrie des services financiers. « ­Je voulais être à mon compte dans un domaine où je pourrais développer mes connaissances et utiliser mon énergie et ma détermination pour aider les gens. »

Depuis ses débuts comme conseiller, il y a 25 ans, ce professionnel déterminé n’a jamais cessé de vouloir se perfectionner. Bruno ­Therrien détient un ­MBA de l’Université de ­Sherbrooke et un certificat en planification financière de l’Université ­Laval, ainsi que les titres de conseiller en sécurité financière, représentant en assurance collective de personnes et représentant en épargne collective.

« ­Encore aujourd’hui, je ne veux pas me reposer sur mes acquis », explique celui qui vient de finaliser son cours sur le commerce des valeurs mobilières.

Tout au long de sa carrière, ­Bruno ­Therrien a connu une grande diversité de postes. « J’ai à peu près tout fait, à commencer par développer ma propre clientèle à mes débuts », ­souligne-t-il.

Dès sa première année dans le métier, il figure parmi les meilleures recrues d’IG ­Gestion de patrimoine à l’échelle provinciale et nationale. Trois ans après s’être lancé dans les services financiers, il est nommé directeur de division de la même firme, chargé de chapeauter une équipe de 22 conseillers dans la grande région de ­Québec.

Toujours fidèle à ­IG ­Gestion de patrimoine, il devient ensuite directeur régional pour les ­Cantons-de-l’Est, avec 65 conseillers sous sa responsabilité. Fréquemment récompensé à l’interne, il est aussi finaliste à deux reprises du prix ­Distinction des ­Prix ­Excellence de la ­Chambre de la sécurité financière (CSF), en 2016 et en 2017. « J’ai toujours cherché à m’inspirer de personnes positives », ­indique-t-il.

« J’ai toujours cherché à m’inspirer de personnes positives. »

Bruno ­Therrien

Mérites et engagements

Redevenu directeur de division pour ­IG ­Gestion de patrimoine en 2018, il commence à collaborer avec une clientèle à valeur élevée, tout en participant au développement régional du réseau de conseillers de l’entreprise.

« ­Je suis revenu à mes premières amours en travaillant directement auprès du public », ­dit-il. Ses efforts sont récompensés dès 2019 par l’obtention du prix ­Choix du ­consommateur pour la meilleure entreprise « ­Conseillers en planification financière » de la région de ­Sherbrooke.

Tout au long de son parcours, ­Bruno ­Therrien amis a fait valoir ses compétences de conseiller, mais aussi d’animation d’équipe. « J’ai recruté et formé un certain nombre de professionnels en services financiers, en ayant comme objectif de partager mon expérience. Je les invite à trouver les bons modèles à suivre », c’­est-à-dire des gens motivés et soucieux de faire du bon travail.

Bruno ­Therrien ne s’est pas contenté de s’investir dans sa carrière. Depuis dix ans, il est aussi membre du comité de discipline de la ­CSF.

« ­Ce qui m’a motivé, c’est que l’image de la profession est extrêmement importante », explique celui pour qui le comité de discipline est le meilleur garant de la réputation de la profession auprès du public. « ­On ne gère pas seulement des dossiers de fraude, mais on traite aussi de compétences que les conseillers se doivent d’avoir, comme de garder une certaine étiquette. »

Cet engagement au comité de discipline est en outre une façon pour lui de rester à jour en ce qui concerne la conformité et la déontologie.

Parallèlement à ce parcours, ­Bruno ­Therrien s’est attaché à partager ses connaissances avec le grand public. En 2005, ­IG ­Gestion de patrimoine le désigne comme ­porte-parole provincial, un rôle qui l’amène à intervenir auprès des médias provinciaux. Depuis 2013, ce passionné de communication est également chroniqueur au 107.7 ­FM, où il vulgarise bénévolement chaque matin le monde des affaires et des finances personnelles pour le grand public.

Conseillère de moins de 40 ans qui s’est illustrée

Photo : Jérôme Lavallée

Laurie ­Therrien : entreprendre sans limites

Laurie ­Therrien, 34 ans, a eu la possibilité de reprendre l’entreprise familiale de son père, lui-même conseiller. Mais à ce défi de la transmission, elle a ajouté un défi tout personnel, qu’elle a su relever : celui de la croissance.

À l’âge de 25 ans, celle qui se voyait psychologue décide de prendre la relève de son père ­Jasmin ­Therrien, dont elle achète le cabinet alors qu’elle est enceinte de son premier enfant. « ­Le mentorat de mon père a été une chance qui a accéléré les choses au départ, souligne la planificatrice financière. Mais à un moment donné, il faut savoir dire qu’on veut voler de ses propres ailes et développer ses affaires à sa façon. »

À 29 ans, elle finalise l’acquisition de sa clientèle en étant enceinte de son deuxième enfant. « ­Je n’ai jamais eu peur d’aller trop vite, ­affirme-t-elle. Après coup, je me dis : « Wow, quand même ! » Mais je n’ai jamais pensé que ça allait être trop gros. J’ai toujours avancé en me concentrant sur les clients, sans ressentir de vertige. »

Depuis, son équipe a grandi : elle compte maintenant cinq adjointes. « ­Cela me permet de passer mon temps directement avec mes clients, ­souligne-t-elle. Je sais que j’ai une équipe avec moi pour me soutenir. »

Son actif sous gestion a explosé. Après avoir achevé l’acquisition de la clientèle de son père, elle est passée de 30 millions de dollars à plus de 70 millions de dollars en cinq ans. « ­Mon agenda est toujours complet, ­dit-elle. J’aime être dans l’action ! »

Le secret de sa réussite, ­Laurie ­Therrien le donne sans le dire : elle préfère l’écoute. « ­Ma force est que je peux laisser parler [mes clients] sans compter mon temps, que je veux comprendre et que je suis capable de traduire tout cela en termes financiers », ­explique-t-elle.

« La moitié des conseillers sont des conseillères. Pourquoi ­avons-nous l’impression d’être dans un domaine majoritairement masculin ? »

Laurie ­Therrien

La place des femmes

Loin de se contenter de cette croissance exceptionnelle, ­Laurie ­Therrien a à cœur de s’engager dans deux domaines qui lui sont chers : la relève en services financiers et le leadership féminin. À l’âge de 20 ans, elle recevait le prix ­Excellence décerné par l’Association des femmes en assurance de ­Québec.

La place des femmes dans l’industrie la préoccupe. « ­La moitié des conseillers sont des conseillères. Pourquoi ­avons-nous l’impression d’être dans un domaine majoritairement masculin ? ­questionne-t-elle. Nous ne prenons pas assez notre place dans l’industrie et pour cela, nous devons développer un réseau d’entraide. »

Membre fondatrice du ­Regroupement des jeunes courtiers du ­Québec (RJCQ), elle vient de laisser son poste de présidente du ­RJCQ ­Québec pour se concentrer sur son activité de mentor. En effet, elle est récemment devenue ambassadrice du programme ­Leadership au féminin de la ­Chambre de commerce et d’industrie de ­Québec.

Son conseil à la relève se résume à une invitation : « ­Venez nous rencontrer au ­Regroupement, on va voir comment on peut vous aider ! ­Il ne faut pas se décourager. Oui, les premières années sont difficiles : c’est une bonne raison pour ne pas rester seul. »

Conseiller le plus engagé dans sa communauté 

Photo : Jérôme Lavallée

Jean ­Gagnon : accompagner jusqu’au bout

L’engagement de ce conseiller en sécurité financière est un des plus désintéressés qu’on puisse imaginer. Chaque jeudi soir depuis sept ans, ­Jean ­Gagnon se rend bénévolement à la ­Maison ­Albatros de ­Trois-Rivières, une résidence de soins palliatifs. Là, il offre sa compagnie à des personnes en fin de vie. Il leur tient littéralement la main jusqu’au moment où leur souffle s’arrête. Pour certains, il est la seule personne présente avec eux en ce dernier instant.

Cet ancien gérant de magasin d’équipement de sport a fait des services financiers sa deuxième carrière. « J’étais tanné […], ­explique-t-il. Quand mes enfants ont été grands, je suis devenu conseiller, attiré par cette industrie qui m’a toujours intéressé. »

Jean ­Gagnon apprécie cette nouvelle vocation, où il allie son goût pour la relation avec la clientèle et la grande latitude permettant de s’organiser comme il le souhaite. « ­Si mes affaires marchent ou pas, cela ne dépend que de moi. »

Le conseiller utilise sa liberté d’action pour redonner à la collectivité. « ­Je me trouve choyé, alors c’est normal de partager. » ­Marqué par le décès de son père à l’âge de 9 ans, puis par le cancer des os qui a entraîné sa mère il y a quelques années, il veut aider directement sur le terrain.

« Si je ne vais pas [accompagner des gens en fin de vie], il n’y aura probablement personne. Ça me fait du bien à moi. C’est impensable de me dire qu’ils seront seuls pour ce dernier moment. »

Jean ­Gagnon

Donner sans retour

C’est à la ­Maison ­Albatros que sa mère a passé le dernier mois de sa vie. « J’ai vu comment ils l’avaient bien traitée. » C’est donc là que ­Jean ­Gagnon a décidé de poursuivre l’action de ceux qui avaient pris soin de sa mère. Chaque jeudi soir, le conseiller en sécurité financière se charge des tâches qui rythment l’établissement, du changement de couches au placement des dépouilles dans leurs sacs mortuaires.

« ­Quand je vais là, ça me connecte avec la réalité, ­dit-il. ­Là-bas, personne ne connaît ma profession. Quand j’en sors, je ne cherche pas d’autre reconnaissance que ma satisfaction d’avoir donné. »

Le conseiller a la fierté de savoir qu’il fait une différence inestimable pour les personnes en soins palliatifs, qu’il accompagne dans les dernières secondes de leur existence. « ­Si je n’y vais pas, il n’y aura probablement personne, ­dit-il. Ça me fait du bien à moi. C’est impensable de me dire qu’ils seront seuls pour ce dernier moment. »

Jean ­Gagnon est aussi engagé depuis six ans auprès de ­Leucan, qui vient en aide aux enfants atteints de cancer. « ­Le garçon de ma conjointe a eu une leucémie à l’âge de 3 ans, ­explique-t-il. Ils ont bénéficié des services de ­Leucan, et j’ai vu le manque de bénévoles. Alors, je donne de mon temps. Amasser de l’argent, ce n’est pas mon truc. »

Le conseiller préfère être reconnu pour ce qu’il fait plutôt que pour un don matériel ou financier. « ­Je veux être en première ligne pour aider », ­dit-il.

Qui sont les membres du jury ?

Photo : Jérôme Lavallée

Professionnels reconnus dans l’industrie financière québécoise, ils ont eu la lourde tâche de décider qui serait récompensé dans chaque catégorie du concours Les conseillers à l’honneur ! Voici (de gauche à droite) ceux qui ont composé le jury cette année :

  • Hugo Neveu, membre fondateur du Regroupement des jeunes courtiers du Québec, courtier hypothécaire agréé à Planiprêt et directeur au développement et intégration pour AFL Groupe Financier
  • Johanne Blanchard, présidente du conseil des gouverneurs du Conseil des fonds d’investissement du Québec, vice-présidente (Québec) et conseillère juridique à IG Gestion de patrimoine
  • Michèle Hélie, directrice, Affaires québécoises et Politiques et réglementation des marchés pour la branche québécoise de l’Association canadienne des compagnies d’assurances de personnes
  • Louis Lévesque, ancien directeur général de Finance Montréal
  • Carl Robert, président du conseil d’administration de CFA Montréal et vice-président, Placements de portefeuille global, à Investissements PSP
  • Christine Bouthillier, directrice principale de contenu du magazine Conseiller
  • Jocelyne Houle-LeSarge, présidente-directrice générale et secrétaire de l’Institut québécois de planification financière, présidente du jury

Didier Bert

Didier Bert est journaliste indépendant. Il collabore à plusieurs médias sur les thèmes de l’économie, des finances et du droit.