La prudence des assureurs vie face au risque de liquidité

Par La rédaction | 30 avril 2024 | Dernière mise à jour le 13 mai 2024
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Accessoire parapluie dans le ciel sur fond de nature comme concept météorologique
Sergey-Nivens / AdobeStock

Les sociétés d’assurance vie maintiennent une approche prudente du risque de liquidités auquel elles font face, indique une note de la Banque du Canada.

Même durant la pandémie, les assureurs vie canadiens ont gardé le cap dans leur gestion du risque de liquidités, en adoptant une vigilance face aux perturbations des marchés, rapporte une analyse publiée par la Banque du Canada.

Les chercheurs Patrick Aldridge, Stéphane Gignac, Rishi Vala et Adrian Walton se sont appuyés sur des entrevues avec des représentants de quatre des plus grandes sociétés d’assurance vie au Canada et sur plusieurs autres sources de données.

Les sociétés d’assurance vie font face à deux risques de liquidités.

Le premier est qu’elles se retrouvent face à des sorties d’argent imprévues en raison du comportement de titulaires de police qui pourraient cesser de payer leurs primes, advenant une crise économique qui abaisserait massivement le revenu des clients.

L’autre risque réside dans les appels de marge des produits dérivés, qui peuvent faire augmenter les dépôts de liquidités ou de titres requis pour protéger une contrepartie contre des pertes potentielles en cas de défaut.

Les sociétés d’assurance vie gèrent le risque de liquidités en s’assurant que leur ratio de liquidité à court terme leur permet toujours d’être en mesure de faire face à d’importants retraits de liquidités.

Pour cela, elles maintiennent un coussin de liquidités constitué d’obligations et de bons du Trésor provinciaux du gouvernement du Canada, qui représentent environ 20 % des actifs financiers des assureurs.

Traditionnellement, les sociétés d’assurance vie utilisent les obligations pour placer une partie de leurs liquidités. Durant la pandémie, elles ont continué à acheter des obligations, alors que la plupart des autres gestionnaires d’actifs vendaient ce genre de placement. Cette activité a contribué au maintien de la stabilité du système financier canadien.

Toutefois, elles ont modifié leurs allocations en obligations pour tenir compte de l’évolution de l’incertitude durant la crise de la COVID-19. Les assureurs vie ont renforcé de 5 milliards de dollars (G$) leur portefeuille d’obligations provinciales et de sociétés, tout en allégeant de 2 G$ leur portefeuille d’obligations du gouvernement du Canada. En effet, ils ont constaté que, malgré la pandémie, aucune crise de liquidité ne se matérialisait.

La hausse continue des taux d’intérêt depuis 2022 n’a pas modifié les objectifs de placement des sociétés d’assurance vie, qui continuent à acheter régulièrement des obligations. Toutefois, « ce comportement pourrait changer sous différentes conditions de marché », pointe la note publiée par la Banque du Canada.

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La rédaction