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Tiré de formations certifiant des UFC

L’horizon de placement : premier contact

Voici comment l’expliquer à vos clients.

Entre le moment où nous effectuons un placement et celui où nous prévoyons en récolter les fruits, ou simplement en avoir besoin, combien d’années s’écouleront? C’est cette durée, parfois difficile à évaluer, que l’on appelle l’horizon de placement.

Ce que nous devons réaliser, c’est que si notre retraite dépend plus de notre épargne personnelle que d’un fonds de pension externe, nos calculs devront être basés non pas sur l’espérance de vie, qui est collective, mais bien sur l’horizon de placement, qui est individuel.


Notre espérance de vie : une chance sur deux (50 %) d’être encore vivant = 85 ans

Notre horizon individuel : une chance sur dix (10 %) d’être encore vivant = 95 ans

Pour une personne de 65 ans, cela fait un horizon de 30 ans et non pas de 20 ans. Et encore moins de dix ans, ou même de cinq ans, comme certains d’entre nous le croyons parfois

Retenons pour l’instant que l’horizon de placement constitue un élément flexible, surtout dans le cas de la retraite, et que cet horizon de placement sera toujours plus long que nous le pensons. 

Utilisons donc notre horizon individuel : une chance sur dix!

Combien de fois avons-nous entendu dire : « Je prends ma retraite dans deux ans, donc je sécurise mes placements »? Comme si nous avions besoin de tout notre capital dans deux ans!

Ceci pouvait être valable il y a 100 ans, lorsque l’espérance de vie était réduite et que l’on pouvait s’attendre à une courte retraite de cinq ans, puis à mourir heureux à 70 ans. Aujourd’hui, les merveilles de la médecine nous condamnent à une espérance de vie de 85 ans en moyenne, soit 20 années de retraite.

Non, dans deux ans, nous n’aurons pas besoin de tout notre capital. Ce qu’il nous faut, c’est définir de combien nous aurons besoin pour différentes périodes de notre retraite, c’est-à-dire de définir notre plan d’action et de révision périodique de notre répartition d’actif.

Nous devons utiliser notre horizon de placement individuel dès que le choix de nos placements dépend de nous-mêmes. Ceci inclut notre fonds de pension à cotisations déterminées.

Si notre fonds de pension est à prestations déterminées, nous n’avons aucun choix de placements. Ce sont les gestionnaires du fonds de pension qui décident.

Pour la retraite, notre horizon de placement individuel pourra varier entre un et 35 ans, à condition de ne pas prendre de retraite avant 65 ans.

Le manque de vision, de prévoyance et de prudence nous mènera au fond de l’océan et nous en serons réduits à la portion congrue : les régimes publics!

Nos capitaux et notre épargne seront épuisés parce que nous les aurons consommés trop vite.


Jean Dupriez, LL.L., DAE., Pl. Fin., est planificateur financier et membre de l’Association des MBA du Québec. Auteur de deux ouvrages, Le classement des documents personnels (2002) et Savoir choisir son conseiller financier (2010), il s’exprime régulièrement sur les enjeux de la profession dans son blogue sur Conseiller.ca.