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Tiré de formations certifiant des UFC

Sensibilité, émotivité, impulsivité : comment les contrôler

Et ainsi devenir un investisseur aguerri.

Notre perception des phénomènes boursiers peut être très variable. Ceci rend difficile le respect des principes de base lorsque nous construisons notre portefeuille de placements.

Nous pouvons « savoir » que la stabilité n’existe pas. Nous pouvons « savoir » que l’incertitude agit sur notre raisonnement parce que nous sommes émotifs. Essayons maintenant de mieux nous comprendre. Essayons de comprendre nos émotions et nos attitudes afin que nos réactions épidermiques se transforment en actions réfléchies.

Ainsi, nos raisonnements arriveront à dominer nos émotions pour le plus grand bien de notre portefeuille.

Ne laissez jamais les échecs vous blesser le cœur, ni les succès vous monter à la tête.

Qui sommes-nous à nos propres yeux? 

  • Un Bouddha ou un foudroyé?
  • Sommes-nous capables de rire sous une douche d’eau glacée?
  • Lorsqu’une mauvaise nouvelle survient, comment réagissons-nous?
  • Sommes-nous capables de reconnaître et de contrôler nos réactions?
  • Comment pourrions-nous adoucir l’amplitude de certaines réactions trop impulsives?
  • Sommes-nous capables de devenir discipliné?
  • Mais la discipline peut-elle s’apprendre?

La chute boursière d’octobre 2008 (qui s’est poursuivie jusqu’en mars 2009) nous a fait l’effet d’une douche d’eau glacée… insupportable pour le soldat non-aguerri. Mais pas pour le vieux routier (ou la vieille routière), qui en a vu d’autres!

En effet, notre vieux routier :

  • possède les connaissances financières de base. Ce sont ses outils;
  • connaît, au moins un peu, l’histoire boursière. Ce sont ses points de repère;
  • possède une éducation financière, c’est-à-dire qu’il maîtrise ses réactions et contrôle son comportement.

Ces bagages, acquis à force de travail, lui ont permis de limiter et même de surmonter les effets négatifs de la situation et, pour finir, de traverser positivement cette période inconfortable.

Peu importe le détail des chiffres, la chute est plus qu’indigeste pour beaucoup. Plusieurs ne contrôlent plus leurs réactions. Certains perdent les pédales! Ils perdent aussi la plus belle occasion d’investissement de leur vie. Pourquoi? Parce que…  Gagner en Bourse, ça se mérite par un travail d’apprentissage de maîtrise de soi.

Nous savons ce qu’est une fluctuation. Mais nous n’avons pas vécu « dans nos tripes » de fortes fluctuations, celles où notre être tend à effacer le mot « fluctuation » par le mot « risque ».

Cette ligne rouge en chute libre au centre de l’image ci-dessus, l’avons-nous regardée en Bouddha ou en foudroyé, en sage stoïque ou en ignorant impulsif? Nous connaissons-nous nous-mêmes?

Sommes-nous un Bouddha ou un foudroyé? Il est temps de répondre à cette question. Ainsi, nous nous protégerons de nous-mêmes.

Quand tout va bien, quand la bourse monte, nous nous sentons Bouddha. Il n’y a rien de difficile à cela. Mais rester Bouddha quand la bourse tombe, voilà où nous rencontrons le triomphe de l’esprit et de la discipline sur le sentiment.

C’est là qu’intervient l’expérience de vie financière de l’investisseur. C’est là que le vrai investisseur triomphe de l’inconnu.

C’est là qu’il va se mériter la petite ou la grande fortune qu’il commence à bâtir.

Nous devons prendre conscience de nous-mêmes, de nos propres réactions aux mouvements boursiers, de notre comportement à la lecture des grands titres des quotidiens. Sinon, nous ne deviendrons jamais un maître investisseur ou, plus simplement, un investisseur sage.


Jean Dupriez, LL.L., DAE., Pl. Fin., est planificateur financier et membre de l’Association des MBA du Québec. Auteur de deux ouvrages, Le classement des documents personnels (2002) et Savoir choisir son conseiller financier (2010), il s’exprime régulièrement sur les enjeux de la profession dans son blogue sur Conseiller.ca.