Les chalets ont la cote auprès des boomers québécois

Par La rédaction | 21 juin 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La flambée des prix dans la région de Toronto et la bonne performance de l’économie québécoise ont entraîné une augmentation du nombre d’achats de chalets par des acquéreurs venus d’Ontario et des États-Unis, selon un rapport publié mardi par Royal LePage.

Plus précisément, le secteur immobilier récréatif de la Belle Province a été soutenu depuis le début de l’année par les achats de boomers (52 à 70 ans) planifiant leur retraite ainsi que par les résidents ontariens et américains désireux de profiter de l’accessibilité relative du marché pour réaliser une bonne affaire. Près de la moitié des courtiers immobiliers sondés (43 %) dans le cadre de l’étude indiquent ainsi avoir constaté une légère augmentation du nombre d’acheteurs en provenance du sud de la frontière comparé à la même période en 2016.

À l’échelle provinciale, l’agrégat (les prix globaux calculés sur la base de la moyenne des valeurs des maisons) pour l’ensemble des propriétés récréatives a atteint 318 700 dollars en mai. À titre de comparaison, le prix moyen d’un chalet en Ontario s’élève à 413 000 dollars.

« Les régions de Mont-Tremblant et de Charlevoix ont vu une augmentation des acheteurs provenant de Toronto, une possible conséquence de la montée vertigineuse du prix des propriétés en Ontario. Nos voisins américains ont eux aussi démontré de l’intérêt en raison de la faiblesse du dollar canadien, de l’accessibilité du marché immobilier et du climat social apaisé qui règne au Canada », précise dans un communiqué François Léger, dirigeant-propriétaire de Royal LePage Humania.

DES PRIX EN LÉGÈRE PROGRESSION

Quelque 43 % des courtiers interrogés ont noté que les prix des propriétés récréatives au Québec avaient légèrement progressé par rapport à l’an dernier, note Royal LePage. La firme attribue en partie cette hausse à une baisse de l’inventaire dans plusieurs régions de la province et à la présence de nombreux préretraités dans des marchés de villégiature en vue de leurs vieux jours.

Royal LePage estime par ailleurs que « l’activité modeste des ventes de propriétés récréatives cette année peut s’expliquer par une légère diminution d’inscriptions dans le marché », comme le rapportent 71 % des répondants. Seuls 14 % d’entre eux estiment plutôt que les ventes sont demeurées stables, tandis que la même petite proportion signale une augmentation considérable. Au total, 57 % des sondés croient que les ventes devraient rester égales d’ici la fin de l’année, tandis que 43 % pensent qu’elles croîtront légèrement.

LES BABY-BOOMERS DOMINENT LE MARCHÉ

Contrairement à ce qui se passe ailleurs au pays, où la génération X (36 à 51 ans) représente la plus grande part des acheteurs de propriétés récréatives, le Québec se démarque puisque les 52-70 ans constituent la principale clientèle de ce segment de marché, selon 71 % des courtiers interrogés. « La proportion de membres de la génération des baby-boomers au Québec est considérable, et la majorité a quitté ou quittera bientôt le marché du travail. Notre enquête a d’ailleurs révélé que cette clientèle fait l’acquisition de propriétés récréatives dans l’optique d’en faire sa résidence principale une fois à la retraite », note François Léger.

Interrogés sur les raisons pour lesquelles les propriétaires actuels mettent leur bien immobilier en vente, les courtiers sondés sont quasi unanimes (86 %) : ce phénomène est lié au vieillissement de leur clientèle ainsi qu’à la trop lourde tâche que peut représenter l’entretien d’un chalet ou d’une maison. Inversement, 67 % des experts jugent que l’approche imminente de la retraite constitue le facteur le plus important dans la décision d’acheter une propriété récréative, à égalité avec la sécurité financière que procure un tel achat.

« L’étape de la vie, même au sein d’une même cohorte démographique, est un vecteur déterminant des transactions de propriétés récréatives. Notre enquête indique que selon que les acheteurs ou vendeurs se trouvent dans les premières ou dernières vagues de la génération des baby-boomers, ils penseront à acheter une propriété récréative pour meubler leur projet de retraite, ou à la vendre pour se reloger dans plus petit, diminuer l’entretien et capitaliser sur leur investissement », conclut François Léger.

Le sondage a été effectué en ligne par Royal LePage entre le 18 mai et le 2 juin auprès d’une cinquantaine de courtiers spécialisés dans la vente de propriétés récréatives répartis d’un océan à l’autre.

Les grandes tendances régionales

À Mont-Tremblant, la légère hausse des prix et des ventes enregistrée depuis le début de l’année annonce le retour d’un marché plus actif, soutenu principalement par des acheteurs de la région du Grand Montréal, mais aussi de l’Ontario et des États-Unis. Dans la région, le prix moyen pour une propriété en bord de lac est le plus élevé de la province, à 850000$, tandis qu’une maison au bord d’une rivière coûte environ 450000$. Pour un chalet dans les bois ou en montagne, les acheteurs devront payer autour de 375000$, soit le même prix moyen que pour un appartement en copropriété.

Les régions de Saint-Sauveur, Sainte-Adèle, Saint-Adolphe-d’Howard et Sainte-Marguerite-du-Lac-Masson ont connu une forte augmentation des ventes durant le premier trimestre de 2017, mais une légère baisse d’une année à l’autre. Pour une propriété en bord de lac, les acheteurs devront débourser autour de 302500$. Un chalet dans les bois ou en montage s’élève à environ 295000$, tandis qu’un appartement en copropriété se vend autour de 175500$.

Dans le secteur de Memphrémagog, les prix demeurent stables alors que les ventes connaissent une très légère diminution. Le prix moyen d’une propriété au bord d’un lac avoisine 384500$. Pour faire l’acquisition d’un chalet dans les bois ou en montagne, il faut prévoir un budget d’environ 307100$, et de 201400$ pour un appartement en copropriété.

Dans Lanaudière, les prix relativement abordables des résidences secondaires ont attiré les boomers, menant à une hausse des ventes depuis janvier. Le prix moyen d’une propriété au bord d’un lac s’établit à 350000$, et à 200000$ au bord d’une rivière. Un chalet dans les bois ou en montagne revient en moyenne à 150000$, alors qu’un appartement en copropriété est vendu 225000$.

Dans les secteurs de Lac Brome, Sutton et Bromont, les ventes sont demeurées stables, tout comme les prix. Il s’agit aussi de la zone géographique où la proportion d’acheteurs étrangers semble la plus forte parmi les marchés québécois ciblés par l’enquête de Royal LePage (de 5% à 10%). Le prix moyen d’une propriété en bord de lac y atteint 800000$, alors qu’il en coûte quelque 450 000$ pour acheter une propriété au bord d’une rivière. Pour un chalet dans les bois ou en montagne, on peut s’attendre à débourser environ 345000$, et 200000$ pour un appartement en copropriété.

De son côté, la région de la Petite-Nation (Outaouais) a vu les prix et les ventes rester stables cette année. Le prix moyen d’une propriété au bord d’un lac y est de 300 000$, et de 200000$ le long d’une rivière. Une propriété sur une île vaut en moyenne 100000$, tandis qu’un chalet dans les bois ou en montagne se vend autour de 225000$. Les maisons de campagne et fermettes s’établissent respectivement à 225000$ et à 350000$.

Enfin, dans Charlevoix, les prix ont enregistré une légère hausse tandis que les ventes ont connu une baisse. Le prix moyen d’une propriété au bord d’un lac s’y établit à 177000$, tandis qu’une propriété près d’une rivière atteint 135000$. Au bord du fleuve Saint-Laurent, le prix moyen d’une propriété avec accès direct à l’eau est de 635000$. Pour un chalet dans les bois ou en montagne, mais avec vue sur le fleuve, il faut compter un prix moyen de 219000$, alors que les appartements en copropriété valent environ 83000$.

La rédaction