Attention aux titres à rendement élevé

5 mars 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Désespérés des intérêts anémiques que versent les obligations gouvernementales, de nombreux épargnants investissent dans des titres à rendement élevé sans trop savoir dans quoi ils s’embarquent, constate Rob Carrick. Le journaliste au quotidien Globe and Mail passe en revue cinq catégories de produits et décrit les pièges qu’ils peuvent receler.

1- Les obligations à rendement élevé Ces obligations d’entreprises ont connu un franc succès l’an dernier. Il s’agit de titres de dettes émis par des sociétés dont le bilan financier est plus ou moins solide. Comme elles ne peuvent pas présenter de garanties en béton, elles doivent donc élever le taux d’intérêt de leurs titres si elles veulent attirer les investisseurs. L’ennui, c’est que, sur le marché, ces obligations se comportent davantage comme des actions plutôt que comme des obligations. Elles feront bonne figure en période de hausse des taux. Mais, en période de difficultés économiques et financières, leur prix passera à la moulinette, comme ce fut le cas en 2008. «Vous êtes réticent à investir dans des actions? Vous devriez l’être tout autant avec les obligations à rendement élevé», dit Rob Carrick.

2- Les fiducies de placement à rendement élevé Si le taux de distribution d’une fiducie de placement se situe entre 12% et 15%, il faut être sur ses gardes, prévient Rob Carrick. En effet, cela signifie habituellement que le prix des parts a chuté en prévision d’une réduction du montant des distributions. Or, quand une fiducie diminue ses distributions, c’est que les affaires ne tournent pas très fort. Aussi bien ne pas y investir.

3- Les actions privilégiées perpétuelles Ces titres à dividende fixe ne sont assortis d’aucun droit de rachat au gré du détenteur, mais l’émetteur, lui, peut décider de les racheter quand bon lui semble. Comme elles n’ont pas de date d’échéance, les actions privilégiées perpétuelles sont très vulnérables lorsque les taux d’intérêt se mettent à monter, explique Rob Carrick. Il précise que le dividende demeure sûr, mais que la volatilité des cours peut donner des sueurs froides aux investisseurs prudents à la recherche de revenus.

4- Les obligations d’entreprises On trouve toutes sortes de choses à qualité très variable dans l’univers des obligations d’entreprises. Les investisseurs ont souvent fort à faire pour pouvoir séparer le bon grain de l’ivraie. Rob Carrick n’y va pas par quatre chemins. Il dit de se méfier des titres émis par les financières American International Group, Citigroup et la Bank of Scotland. «Ces trois sociétés ont été frappées de plein fouet durant la crise financière mondiale. C’est pourquoi leurs obligations rapportent de 6% à 13%. Évitez-les», tranche-t-il.

5- Les CPG boursiers Ces produits à capital garanti, mais à rendement non garanti, ne servent pas bien les investisseurs, avance le journaliste. Certes, si les Bourses performent bien, les détenteurs de CPG boursiers feront plus d’argent qu’avec des CPG à taux fixe. Mais si les Bourses ne font rien qui vaille, les investisseurs se retrouveront le bec à l’eau pour ce qui est du rendement. Pour Rob Carrick, il s’agit d’une gageure que ne devraient pas prendre les investisseurs désireux de protéger leur capital.

Que devraient donc faire les personnes prudentes à la recherche d’un peu de rendement? Opter pour des actions à dividende de grandes firmes, des obligations d’entreprises de première qualité et, pourquoi pas, des CPG émis par des «sociétés financières alternatives» qui offrent des taux supérieurs à ceux des banques, conclut Rob Carrick.