Baby-boomers : condo ou maison?

Par La rédaction | 12 septembre 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Photo : flynt / 123RF

Les baby-boomers pourraient songer à troquer leur maison unifamiliale pour le confort et la commodité du condo, mais l’exode de masse n’est pas pour demain.

Les baby-boomers prennent leur retraite, alors que la période où les taux d’intérêt sont à un creux historique se termine, selon des experts du marché immobilier. Et cela a fait en sorte que plusieurs propriétaires, inquiets des conséquences d’une hausse des taux sur le marché immobilier, ont décidé de vendre leur maison pour un condominium.

Mais ce ne sont pas tous les baby-boomers qui voudront renoncer au style de vie que leur procure une maison unifamiliale, explique Miranda McKenna, agente immobilière auprès de Real Estate Homeward brokerage, à Toronto.

« Cette génération de baby-boomers apprécie vraiment d’avoir une maison, un garage et un jardin. Ainsi, ils restent actifs », souligne-t-elle.

« Pour les retraités, déménager dans un condo est une belle idée, parce qu’ils n’ont plus rien à faire. Mais c’est aussi limitatif, parce qu’on passe d’une grande maison avec une cour vers un espace plus restreint », ajoute-t-elle.

Des condos appréciés

Les dernières statistiques de l’Enquête nationale auprès des ménages, publiées mercredi, montrent que les condos sont appréciés tant par les jeunes que par les plus vieux. Parmi les propriétaires de condo, 20 % sont âgés de moins de 35 ans, alors qu’ils représentent 10,5 % des propriétaires d’autres types de résidences, avance Statistique Canada.

Les condos sont également populaires auprès des retraités, puisque 26,1 % des propriétaires de condos sont âgés de plus de 65 ans. Ce groupe d’âge représente 20,7 % des propriétaires d’autres types de résidences.

Jane Drover, une enseignante de la région de Calgary, qui prendra sa retraite dans 18 mois, explique qu’elle compte éventuellement acheter un condo, mais pas dans un avenir rapproché.

« Je voyage tellement que j’aimerais avoir un endroit où je n’ai pas à m’occuper du terrain ou à m’inquiéter de la toiture à réparer ou de l’éclatement d’un tuyau. Ce sont des dépenses partagées quand on est propriétaire d’un condo », explique-t-elle.

Mais, plusieurs de ses amis qui souhaitent déménager dans une propriété plus petite pensent plutôt à des plus petites maisons, pas à des appartements, à cause des frais de condo qui peuvent être parfois si élevés qu’on croirait une hypothèque, ajoute Mme Drover.

Les adultes boomerang

Phil Soper, président et directeur général de Royal LePage, affirme que plusieurs nouveaux retraités ont encore des enfants à la maison.

« Les enfants des boomers qui vivent à la maison sont deux fois plus nombreux que les baby-boomers au même âge, explique-t-il. Ils ont donc besoin de la maison pas seulement pour eux-mêmes, mais également pour ces adultes boomerang, qui vivent à la maison et qui travaillent. »

Les baby-boomers étant la génération de retraités la plus riche à venir jusqu’à ce jour, et étant donné que 80 % sont propriétaires de leur résidence, « ils n’ont pas besoin de l’argent de la vente de leur maison pour la retraite », croit M. Soper.

Les outils financiers, comme les hypothèques inversées, qui permettent aux propriétaires de rester dans leurs maisons tout en faisant des retraits sur le capital, permettent à ces baby-boomers de rester dans leur résidence plus longtemps.

Encore des dettes

Les données publiées mercredi par Statistique Canada montrent également que plusieurs nagent dans les dettes immobilières. Sur près de 3,3 millions de ménages, 25 % dépensent 30 % ou plus de leur revenu annuel pour une hypothèque ou un loyer, ce qui s’ajoute aux factures, taxes municipales et frais de condo et qui dépasse la limite d’accès à la propriété de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

Ceux qui dépassent ce seuil paient en moyenne 1259 $ par mois, soit environ 510 $ de plus de ce qu’ils pourraient se permettre, selon la limite de la SCHL.

Et si la combinaison toxique d’importantes dettes immobilières et d’une possible hausse des taux d’intérêt pourrait envoyer les finances des ménages canadiens dans une spirale infernale, les économistes croient qu’il est peu probable que les taux d’intérêt augmentent rapidement et brusquement.

« Il est vrai que comme les prix des maisons ont augmenté, les gens ont des dettes plus importantes que ce à quoi ils sont habitués, mais les taux d’intérêt sont bas et les dettes sont actuellement abordables pour la majorité des ménages », croit Diana Petramala.

« Nous croyons que les taux d’intérêt augmenteront de façon graduelle », ajoute-t-elle.

M. Soper croit quant à lui que peu de changements auront lieu avant 2014, et qu’ils auront peu d’impacts sur le marché, surtout si les marchés sous-jacents restent forts.

« Si les gens demeurent confiants en leur capacité à faire leurs paiements mensuels, ils s’ajusteront, croit-il. Ils ajusteront leurs attentes en achetant une maison moins chère ou dans un quartier différent. »

La rédaction