Carole Morinville en faillite

25 août 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La requête en faillite concernant Carole Morinville a été accordée, mercredi matin, au palais de justice de Montréal.

La pseudo-conseillère financière est soupçonnée par l’Autorité des marchés financiers (AMF) d’avoir élaboré une fraude de 1,5 million $ en utilisant un stratagème de type pyramidal. Sa compagnie, qui faisait affaire sous le nom d’Agence Carole Morinville, a également été déclarée en faillite.

La requête en faillite avait été déposée par le cabinet d’avocat Stein & Stein au nom de six présumées victimes. Trois d’entre elles ont d’ailleurs témoigné en cour, et c’est au terme de leur intervention que le registraire Pierre Pellerin a déclaré la faillite.

Carole Morinville n’était pas à la cour mercredi et elle n’était pas représentée.

Elle travaillait avec plusieurs membres de la communauté artistique. La comédienne et productrice Karine Vanasse poursuit d’ailleurs Mme Morinville pour tenter de récupérer la somme de 125 000 $ qu’elle lui avait confiée en janvier dernier. Carole Morinville aurait fait 27 victimes.

Le syndic de faillite entamera donc son enquête pour tenter de retrouver l’argent investi par les créanciers. Plusieurs actifs de Carole Morinville, de son mari, Robert Diano, et des entreprises impliquées avait déjà été bloqués par l’AMF au début du mois.

L’avocat des six présumées victimes ayant déposé la requête, Neil Stein, explique que la faillite est un soulagement pour les victimes, mais que le dossier est loin d’être clos.

« C’est un commencement pour nous. Maintenant, il faut découvrir où est allé l’argent et d’où il est venu, et voir si on peut le récupérer pour les créanciers », a-t-il expliqué.

Carole Morinville, qui travaillait à titre de représentante pour une compagnie d’assurances, était en relation avec plusieurs membres de la communauté artistique. La comédienne et productrice Karine Vanasse poursuit d’ailleurs Mme Morinville pour tenter de récupérer la somme de 125 000 $ qu’elle lui avait confiée l’hiver dernier.

La conseillère financière aurait fait 27 victimes, dont plusieurs ont tenté de récupérer leur placement, en vain, lorsqu’elles ont été alertées par l’AMF il y a quelques mois.

Il semble que Mme Morinville développait des liens très forts de confiance, voire d’amitié, avec ses clients. C’est du moins ce qu’affirme Maire-Noëlle Péry, une des victimes qui a demandé la faillite. « Ce qui me trouble le plus, c’est qu’on fait confiance aux gens qui se disent nos amis. C’est encore plus blessant que de perdre de l’argent pour moi. J’espère que justice sera faite », a-t-elle dit à la sortie de la salle d’audience.

Aucune accusation n’a été déposée jusqu’à présent.

L’AMF croit que Carole Morinville, qui œuvre notamment auprès de membres de la colonie artistique québécoise, a usé de la technique du stratagème à la Ponzi pour amasser 1 488 230 $ entre 2007 et 2010.

À ses clients, elle aurait promis des rendements de 5 % à 15 %, sans jamais mentionner sur quels titres elle souhaitait investir. Quand on lui demandait des relevés, elle les fabriquait, selon l’AMF.

En juillet dernier, celle qui n’en est pas à ses premiers déboires avec le comité de discipline de la Chambre de la sécurité financière, a été radiée provisoirement (voir notre article en hyperlien en bas de page) en attendant que des accusations de s’être appropriée 227 000 $ aux dépens de deux clientes ne soient tranchées par le comité.

Avec La Presse Canadienne.