Comment réaliser une fusion sans tracas

Par Ronald McKenzie | 24 mars 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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C’est comme en amour. Avant de faire vie commune avec un partenaire, il faut prendre le temps de le fréquenter afin de voir s’il est fait pour nous, illustre Kathleen Peace, chroniqueuse à Advisor.ca.

Rassurez-vous : Mme Peace n’anime pas un courrier du cœur chez nos confrères de Toronto. Elle explique plutôt comment elle a réussi à fusionner avec succès son cabinet avec un autre. Satisfaite de son expérience, Kathleen Peace prodigue quelques conseils aux entrepreneurs qui sont tentés de faire croître leurs affaires par le biais d’une fusion et aux conseillers à la recherche d’un associé.

* Trouvez un partenaire de votre âge, ou qui est préférablement plus jeune. Pourquoi ? Parce que les jeunes conseillers sont habituellement versés dans les nouvelles technologies dont l’exploitation est indispensable dans l’environnement concurrentiel d’aujourd’hui. De plus, les jeunes n’ont probablement pas eu le temps de s’enfermer dans un travail routinier. En unissant votre destinée à celle d’un jeune cabinet ou d’un conseiller recrue, vous pourrez tirer profit de la fébrilité de sa fougue.

* Définissez le profil qui vous convient. Cherchez-vous un cabinet qui facture des honoraires ou qui perçoit des commissions ? Un conseiller en placement ou un planificateur financier ? Voulez-vous être la personne qui sera de toutes les tribunes ou qui, au contraire, agira en tant qu’éminence grise ? Comptez-vous bosser des heures durant sans discontinuer ou privilégiez-vous la conciliation travail-famille ? «Vous devez clarifier ces questions avant de négocier votre partenariat. Autrement, vous risquez de vous faire dicter votre façon de travailler», dit Kathleen Peace.

* À votre première rencontre, soyez discret. Un partenaire vous semble intéressant ? Commencez simplement par l’inviter à prendre un café afin de vous en faire une première impression, de soupeser le sérieux de son intention. À moins de déjà bien le connaître, il est rare qu’un éventuel partenaire s’ouvre complètement à vous lors de la première rencontre. À vous également d’être discret sur certains sujets, comme le type de clients que vous désirez ne pas servir, le salaire que vous voulez verser au personnel de bureau, etc. «Ces aspects ressortiront plus tard, à l’occasion de rencontres ultérieures», note Kathleen Peace.

* Établissez un mécanisme de règlement des différends. Lorsque le partenariat sera créé, comment réglerez-vous les divergences d’opinion et les malentendus ? Cette question fondamentale doit être abordée (et réglée) avant de signer tout document officialisant votre union. Au cours de la discussion, précisez jusqu’où vous accepterez de faire des compromis. Exigez que votre futur partenaire fasse de même.

* Rencontrez votre «parenté». Il est probable que votre partenaire amènera avec lui du personnel et des collaborateurs que vous ne connaissez pas. Qui sont-ils ? Que feront-ils ? Quel rapport hiérarchique entretiendrez-vous avec eux ? Ici aussi, une première rencontre plutôt informelle vous aidera à voir à qui vous aurez affaire. Assurez-vous que ces personnes sachent quel rôle vous occuperez au sein de la future organisation.

* Informez vos clients de vos démarches. Dès que la possibilité qu’une fusion ou qu’un partenariat se concrétise, informez vos clients de la situation. Eux aussi sont vos partenaires.

* Passez aux choses sérieuses. Négociez le prix de la transaction. Qui paiera qui, et de quelle façon ? Comment seront partagés les profits et les dépenses ? Qui rédigera la convention d’actionnaires ? Quand et où la signerez-vous? Et puis, qui s’occupera de faire imprimer les nouvelles cartes professionnelles, d’installer les bureaux, d’organiser le système téléphonique ? Il y a tant à faire !

Lorsque l’union sera définitivement scellée, invitez tout le monde à célébrer. Ensuite, que le véritable travail commence. «Même si vous croulez sous la tâche, donnez toujours priorité à votre partenaire. N’hésitez pas à le consulter dès que vous avez un doute. N’oubliez pas non plus de planifier avec lui des activités agréables, et n’allez jamais vous coucher l’âme en peine», conclut Kathleen Peace.

Ronald McKenzie