Épargne-retraite : des trucs pour reconstruire son capital

2 mars 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les investisseurs qui ont subi des pertes financières lors de l’effondrement boursier de 2008-2009 doivent retrousser leurs manches afin de reconstruire leur épargne-retraite. « Il n’est jamais trop tard pour commencer. Il ne faut pas se décourager », dit Scott Gerlitz, en entrevue au quotidien The Globe and Mail.

Quel plan d’action propose ce planificateur financier au service de la firme Edward Jones, à Calgary? Cela dépend de l’âge des épargnants.

Les quinquagénaires Les personnes qui ont entre 50 et 59 ans doivent absolument profiter de tous les avantages qu’offrent les REER. Comme il leur reste une dizaine d’années pour épargner, elles doivent maximiser leurs cotisations REER. Habituellement, elles sont au maximum de leur échelle salariale. Leurs enfants sont rendus grands, parfois même ont-ils quitté le nid familial. L’occasion est donc belle pour ces quinquagénaires d’investir dans des entreprises qui ont l’habitude d’augmenter leurs dividendes. C’est le cas notamment de la Banque Royale du Canada et du Canadien National, explique Scott Gerlitz.

Les sexagénaires La retraite approchant à grands pas, il s’agit de faire preuve de plus de prudence. Les travailleurs qui ont entre 60 et 65 ans devraient construire leurs portefeuilles en fonction des revenus qu’ils en tireront. Cela veut dire qu’ils doivent privilégier les titres obligataires et les certificats de placement garanti, qu’ils compléteront à l’aide d’actions qui versent des dividendes.

Les septuagénaires Les aînés qui ont perdu gros durant la crise financière pourraient songer à acheter une rente dos à dos. Ce produit combine une rente viagère et une assurance vie. La rente fournit un revenu garanti à vie, tandis que l’assurance vie protège la succession. Lorsqu’elle est souscrite à l’extérieur d’un régime enregistré, la rente viagère est peu imposée, puisque la majeure partie des montant reçus est considérée comme du remboursement de capital.

Quant à l’assurance vie, elle sert à nantir la succession en cas de décès. En effet, lorsque le rentier meurt, l’assureur cesse de verser la rente, sauf indication contraire dans le contrat. La succession se retrouve Gros-Jean comme devant, le capital du rentier ayant été employé pour acheter la rente. Avec une assurance vie dont la succession est bénéficiaire, tout n’est pas perdu. Voilà pourquoi, dans certaines circonstances, les aînés peuvent même emprunter pour souscrire leur rente dos à dos. À leur décès, l’assurance vie servira à rembourser le prêt.

Scott Gerlitz exhorte les épargnants de se méfier des raccourcis dangereux. Par exemple, essayer de remplumer leur portefeuille par des investissements risqués. « Lorsque les marchés rebondissent, les épargnants peuvent avoir les yeux plus grands que la panse. Ils augmentent alors leur niveau de risque de manière indue », dit-il.

Si cette approche peut être néfaste, que peuvent-ils faire d’autre? Pas grand-chose, en fait. Scott Gerlitz leur recommande de concentrer tous leurs placements au sein d’un seul cabinet ou institution financière. « Ainsi, les conseils qu’ils recevront seront basés sur une connaissance complète de leur situation financière », note le spécialiste.

Tout sensé soit-il, ce plan d’action n’empêchera pas un grand nombre d’épargnants d’être obligés de travailler plus longtemps que prévu. Et de suivre de près leurs revenus et dépenses. « Ceux qui n’ont jamais budgété de leur vie devront apprendre à vivre avec la réalité des chiffres », souligne Patricia Lovett-Reid, vice-présidente de TD Waterhouse, en entrevue au Globe.

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