Exhortation à vous mobiliser maintenant!

Par Yves Bonneau | 27 novembre 2013 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Avec l’année 2014 qui arrive dans quelques jours s’amorcera vraisemblablement la concrétisation du plan de modernisation des sections de la Chambre de la sécurité financière. Depuis des années, de nombreux conseillers regrettaient que l’association de représentants qui a donné naissance à la Chambre ait rompu sa tradition associative. L’occasion pourrait être historique.

En fait, c’est par la porte de la gouvernance et aussi par l’entremise de l’ex-ministre délégué aux finances du gouvernement Charest, Alain Paquet, que les conseillers membres de la Chambre verront la renaissance de leur association, du moins plusieurs l’espèrent. Pour l’instant, tout cela n’est encore que théorique.

Depuis le printemps 2012, des discussions ont été entamées par un comité bipartite composé d’administrateurs de la Chambre et de représentants des sections régionales. Ce comité a planché sur une éventuelle séparation des deux entités de la Chambre commandée par la mise à niveau de ses structures de fonctionnement.

Yves Bonneau, rédacteur en chef du magazine Conseiller.

En matière de gouvernance, la Chambre devrait remplir son rôle prépondérant d’organisme d’autoréglementation (OAR) de manière exclusive. Elle l’avait déjà reconnu dans son plan triennal. L’Institut sur la gouvernance des organisations privées et publiques (IGOPP) a ensuite remis un rapport d’audit confirmant l’importance de bien confiner les deux types d’activités qui prévalent à la Chambre dans des camps précis.

D’une part, les activités en lien avec la protection du public relèvent de l’OAR et, d’autre part, les activités de type associatif comme les prestations de services aux membres sont davantage du ressort d’une communauté ou d’un regroupement.

Même si la mission principale de la Chambre actuelle n’a jamais été compromise par les services rendus aux membres par ses sections bénévoles, la tendance lourde en matière de normes de gouvernance impose une modernisation de ses structures internes.

Depuis sa création, la Chambre finance les sections régionales par l’entremise de subventions versées directement à chacune des 20 sections.

On estime à près d’un quart de million la somme totale qui réside actuellement dans les différents comptes détenus par ces sections. On souhaite en faire une utilisation plus optimale et contribuer directement à la création d’une association. Faute de stratégie et de cohésion au cours des premiers mois de discussions, toute cette volonté était tombée à plat. Peut-être pas pour longtemps.

Mario Grégoire, le président de la section régionale de Laval, n’a pas attendu. Il s’est empressé d’élaborer un plan d’affaires pour former une association dans laquelle il souhaite inclure toutes les sections et tous les membres de la Chambre. « Il y a encore beaucoup de personnes qui ne réalisent pas que nous avons l’occasion de former enfin notre propre association grâce au soutien financier de la Chambre », souligne-t-il. Il convient toutefois que ce n’est pas une mince tâche, comme de réunir autant d’intérêts qui semblent diverger. Il espère néanmoins amorcer la mobilisation autour de ce projet associatif auprès de tous les membres de la Chambre.

Il faut dire qu’en juin dernier, la Chambre a manifesté une certaine impatience devant l’immobilisme du groupe représentant les membres. Le mois dernier, le comité provisoire piloté par M. Grégoire a enfin rencontré une délégation du conseil d’administration de la Chambre pour lui faire part de son plan d’affaires pour 2014. Le projet de modernisation rallie maintenant tous les conseils de section et, après un long hiatus, il se dégage un projet qui prend une forme de plus en plus concrète. Problèmes de communications ou non, le fait demeure : pour que l’association voie le jour, la base doit être bien informée et les conseils régionaux ont un rôle crucial à jouer sur ce plan.

Il faut éviter que ce projet ne reproduise les taux de participation à l’élection du C. A. de la Chambre année après année. Disons que l’implication n’est pas la qualité première du membre de la Chambre. Comme aux élections scolaires ou municipales, si on veut du changement, il faut au moins prendre la peine de s’informer et ensuite voter. Après tout, si on ne vote pas, ça devient plus délicat de se plaindre quand on est en désaccord avec certaines décisions ou orientations.

Le mois dernier, Flavio Vani, le président du Regroupement indépendant des conseillers de l’industrie financière du Québec (RICIFQ), nous disait à quel point il est important de vous mobiliser pour la cause des conseillers. Si vous ne le faites pas pour vous, faites-le pour la relève qui servira un jour votre clientèle. Des changements structurels majeurs peuvent venir bouleverser la profession dans les prochains mois, il vous faut des leaders pour prendre votre parti et voir à vos intérêts.

Que ce soit le RICIFQ ou une association de conseillers membres de la Chambre ou les deux ensemble, ça ne devrait pas détourner votre attention du véritable enjeu. Tous ceux qui s’impliquent bénévolement pour vous représenter comme M. Grégoire ou M. Vani méritent au moins votre respect, sinon votre appui. Il sera toujours temps ensuite de voir à former des alliances.

Vous en avez grandement besoin pour défendre votre point de vue, qui reste plus souvent qu’autrement silencieux. Faites-en votre résolution du Nouvel An.

Yves Bonneau, rédacteur en chef yves.bonneau@objectifconseiller.rogers.com

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