REER : 4 mythes déboulonnés

23 janvier 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La saison des REER apporte son lot de demi-vérités et d’affirmations sans fondement. Jamie Golombek, directeur gestionnaire de la planification fiscale et successorale chez Gestion privée de patrimoine CIBC, en profite pour démythifier quatre fausses idées largement répandues.

1. Les REER sont préférables aux CELI, car on obtient une déduction fiscale avec les REER, pas avec les CELI « Oui, les cotisations REER sont déductibles du revenu et donnent droit à un possible remboursement d’impôt », admet Jamie Golombek. Mais cette combinaison déduction-remboursement est optimale seulement si le taux d’imposition au moment de la cotisation est plus élevé que le taux prévu au moment du retrait. « Si votre taux marginal d’imposition à la retraite est supérieur à celui que vous avez aujourd’hui, vous seriez mieux de cotiser à un CELI, dont les retraits s’effectuent en franchise d’impôt », dit Jamie Golombek.

Mais comment un taux marginal d’imposition peut-il être supérieur à la retraite, alors qu’on n’a plus de revenu d’emploi? Cela peut se produire lorsqu’une personne touche des prestations d’un régime complémentaire de retraite auxquelles s’ajoutent la rente de retraite du RRQ, la Pension de la sécurité de la vieillesse à compter de 65 ans et les retraits FERR obligatoires à partir de 72 ans. Avec tous ces revenus, cette personne pourrait gagner assez d’argent pour perdre son admissibilité à des crédits d’impôt, ce qui fera augmenter son taux marginal. « Si un tel scénario est prévu dans son cas, elle ferait mieux de cotiser à un CELI plutôt qu’à un REER », indique Jamie Golombek.

2. Passé 71 ans, il n’est plus possible de cotiser à un REER Certes, vous ne pouvez plus cotiser à votre propre REER passé 71 ans, mais vous pouvez contribuer à celui de votre conjoint s’il a moins de 71 ans. « Mais, pour ce faire, vous devez disposer de droits de cotisation inutilisés ou encore afficher des revenus gagnés durant l’année », note Jamie Golombek. Des revenus d’emploi, d’entreprise et de location provenant d’un immeuble sont des exemples de revenus gagnés qui donnent droit à une cotisation REER.

3. Il faut inscrire ses cotisations REER et se prévaloir de la déduction chaque année, sans quoi on s’expose à une pénalité fiscale. Bien que vous soyez tenu d’inscrire vos cotisations REER de 2011 dans la déclaration de revenus de l’année d’imposition 2011, rien ne vous oblige à demander la déduction en 2011. Vous pouvez demander cette déduction ultérieurement, au cours d’une année où votre taux marginal d’imposition sera plus élevé que celui de 2011.

4. On doit avoir 18 ans ou plus pour cotiser à un REER Faux. Une personne mineure qui déclare des revenus d’un emploi d’été, par exemple, peut très bien ouvrir un REER et y cotiser. Voilà pourquoi les jeunes sont encouragés à remplir une déclaration de revenus afin de commencer à accumuler des droits de cotisation REER, même s’ils n’y contribuent pas. Mais attention. Un jeune qui occupe un travail saisonnier pourrait afficher des revenus si faibles qu’ils échapperont à l’impôt (le seuil en 2012 est de 10 822 $ au fédéral). Dans ce cas, s’il cotise à un REER et demande la déduction afférente, il pourrait ne pas recevoir de remboursement d’impôt. « Cependant, ce jeune peut contribuer à son REER cette année et, comme on l’a vu au point précédent, demander la déduction plus tard lorsque cela vaudra la peine », souligne Jamie Golombek.