S’endetter pour payer le nécessaire

Par Ronald McKenzie | 25 mai 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Atterrant! Deux Canadiens sur trois avouent que les dépenses quotidiennes de subsistance contribuent à leur endettement, révèle un récent sondage du Groupe Investors. Pour voyager et prendre des vacances, 30 % des personnes interrogées disent s’endetter, alors que près d’un Canadien sur quatre (23 %) se procure du divertissement par le biais de l’argent de plastique.

Même si ces données suscitent l’inquiétude, nombre de Canadiens ne semblent pas trop s’en faire d’être dans le rouge. Ainsi, 58 % de tous les participants à l’étude ont l’impression de bien se porter financièrement et seulement 31 % reviendraient en arrière pour faire les choses différemment. Près du tiers (31 %) confient avoir le sentiment d’avoir atteint un statut financier acceptable du fait qu’on accepte de leur prêter des fonds.

D’être incapable de joindre les deux bouts finit par peser sur les personnes aux prises avec ce problème. Le sondage d’Investors indique que 58 % des répondants endettés ont admis que, même s’ils peuvent vivre avec, ils se sentent mal à l’aise face à leur endettement. Trente pour cent s’en trouvent embarrassés, 33 % en perdent le sommeil et 25 % affirment que les dettes ont entraîné des chicanes avec leur conjoint. Dans 8 % des cas, la situation semble si précaire qu’ils ne croient pas pouvoir s’en sortir un jour.

« Presque tout le monde a des dettes de consommation. Mais s’endetter pour atteindre un objectif précis après avoir bien réfléchi au remboursement de son emprunt est une chose; s’endetter parce qu’on dépense trop sans planifier en est une autre », explique Bruno Therrien, planificateur financier et directeur régional au Groupe Investors.

Et pourquoi s’endette-t-on? Principalement pour acheter une propriété (54 %), la rénover (37 %), effectuer des placements (28 %) et acquérir un savoir (18 %).

Bonne nouvelle, malgré tout. Les trois quarts des personnes sondées (73 %) disent savoir comment elles s’acquitteront de leurs remboursements : 35 % prévoient simplement réduire leurs dépenses alors que 27 % envisagent de prendre des mesures plus sérieuses. Quatorze pour cent pourraient retarder leur départ à la retraite, et 13 % comptent trouver un deuxième travail pour gagner davantage.

Le paiement des dettes de consommation telles que les cartes de crédit est la priorité qui arrive en tête de liste de 57 % des répondants endettés. Payer le prêt hypothécaire est le principal objectif de 25 % des Canadiens interrogés alors que 18 % se concentrent sur le paiement de prêts personnels.

« Si l’endettement peut s’avérer utile pour acheter une maison ou financer des études, il peut aussi avoir des conséquences très négatives sur la capacité des gens à épargner et investir. Un conseiller financier peut aider le consommateur à concevoir un plan financier à long terme qui comprend entre autres la gestion, la réduction et ultimement l’élimination des dettes personnelles », note Bruno Therrien.

Ronald McKenzie