Une stratégie d’assurance vie pour les bien nantis

15 mars 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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A green piggy bank on blue background, shot slightly from the side

Vos avez des clients fortunés qui ont comblé tous leurs droits de cotisation REER et même ceux de leur CELI? Ils cherchent de nouvelles options de placement qui ne sont pas trop pénalisantes, du point de vue fiscal?

Ted Rechtshaffen, président de la firme torontoise Tridelta Financial Partners, en propose une qui ne coûte pas trop cher, qui peut générer un rendement annuel de 8% après impôt et qui n’est pas soumise aux aléas boursiers.

Il s’agit simplement de souscrire une assurance vie entière sur la tête d’un parent qui est âgé de 60 à 80 ans et qui est en assez bonne santé. « Les personnes qui gagnent 200 000 $ ou plus par année et qui n’ont plus d’espace cotisable dans leur REER ou leur CELI ont probablement des investissements dans des outils non enregistrés. L’ennui, c’est que ces placements sont assujettis à l’impôt. Et s’ils sont sécuritaires, ils rapportent très peu », indique Ted Rechtshaffen.

La solution de rechange qu’il propose fonctionne à l’aide d’une assurance vie. Elle se développe en quatre étapes.

1. Le client souscrit une police vie entière dont le capital assuré pourrait être de 360 000 $ dans 15 ans. Il faut éviter les assurances temporaires T10 ou T20, qui ne couvrent qu’une période de temps limitée. L’assuré peut être sa mère, son père, une tante ou un oncle, bref, une personne âgée de 60 à 80 ans. Le bénéficiaire de la police, c’est le client.

2. La prime annuelle de ce contrat devrait s’élever à 12 000 $ environ. Le client paiera cette prime avec l’argent qu’il plaçait auparavant dans son portefeuille non enregistré.

3. Pendant 15 ans, le client acquitte la prime annuelle. Au bout de cette période, la police est entièrement payée.

4. Lorsque l’assuré décède, le client touche le capital assuré, libre d’impôt.

Garantie de doubler son argent Afin de démontrer la rentabilité de cette stratégie, Ted Rechtshaffen présente quelques calculs. Par exemple, si l’assuré meurt au bout d’un an, le client empochera 193 000 $, pour un bénéfice de plus de… 1500 % ! S’il décède après 5 ans, l’assureur versera environ 240 000 $, soit un gain de 301 %.

Au bout de 15 ans, le capital assuré se chiffrera à 360 000 $ et n’augmentera plus par la suite. Cependant, la police sera entièrement payée. Le client aura déboursé 180 000 $ en primes (12 000 $ X 15 = 180 000 $). Lorsque l’assuré mourra, le client aura la certitude de doubler son capital. Quant au rendement généré, il sera tributaire de la date à laquelle l’assuré passera l’arme à gauche.

« Pour obtenir un rendement net d’impôt équivalent avec des CPG non enregistrés, ce client devrait placer 12 000 $ par année durant 15 ans dans des produits garantis qui rapportent annuellement 15,35 % », estime Ted Rechtshaffen. Évidemment, de tels produits n’existent pas.

D’aucuns objecteront qu’il sera onéreux, voire prohibitif, de souscrire un tel contrat sur la tête d’une personne âgée. Faux, rétorque Ted Rechtshaffen, il suffit de chercher. L’aide d’un conseiller en sécurité financière d’expérience est essentielle pour la mise en place d’une telle stratégie. Il doit comprendre parfaitement les objectifs visés, avoir accès à un vaste éventail de polices et être en mesure de dénicher celle qui convient le mieux dans les circonstances.

Des interrogations sur cette approche On pourrait aussi soulever des interrogations sur le bien-fondé de faire de l’argent en profitant du décès d’un être cher. Ted Rechtshaffen reconnaît que cet aspect éthique peut peser dans la balance. Cette stratégie n’est donc pas conçue pour tout le monde. « Mais que dire de ceux qui attendent la mort d’un proche pour toucher un héritage? Est-ce vraiment différent? Ici, nous utilisons l’assurance vie afin de réaliser une planification financière ingénieuse qui peut servir à toutes les familles », conclut le conseiller.