Vie à deux : 8 astuces pour préserver l’harmonie financière

18 juin 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
5 minutes de lecture
Portrait of a young happy couple taking advise from a financial planner

En couple, faire des compromis est inévitable. Chacun a sa propre vision de l’avenir ou d’une situation. Et les questions pécuniaires n’échappent pas à ce principe.

Sachant qu’une union sur deux se termine par une séparation, comment fait-on pour vivre dans l’harmonie financière ? Dans un article paru dans le Globe and Mail, l’économiste et auteur Larry Mac Donald propose à vos clients quelques trucs pour y arriver.

1. Discutez de votre tolérance au risque Investir ses épargnes en couple suppose que les concubins s’entendent et discutent de la tolérance au risque de chacun. Ce n’est pas la vision de celui qui gère les comptes qui doit nécessairement prévaloir.

2. Ayez des objectifs communs et compatibles Les objectifs financiers de chaque conjoint peuvent être bien différents, il faut en être conscient. L’un peut souhaiter vivre en appartement en ville et acheter un pied-à-terre à la campagne. L’autre préfère peut-être avoir une maison en banlieue avec une grande cour… Mieux vaut discuter les pour et les contre ensemble.

Si un conjoint est beaucoup plus âgé, l’horizon de placement ne sera pas le même. Si le couple souhaite prendre sa retraite en même temps, il faudra en tenir compte dans les objectifs et le plan financier.

3. Ne cachez pas à l’autre certaines dépenses Discuter d’argent est souvent un tabou au sein des couples. Certains conjoints préfèrent cacher des dépenses pour éviter les conflits. Mieux vaut jouer la carte de la transparence, même si c’est difficile, car il est bien connu que les questions d’argent sont souvent responsables des séparations.

4. Deux têtes valent mieux qu’une La vie à deux n’est pas que sacrifice et abnégation. Partager et discuter avec son partenaire de questions financières peut souder le couple en lui insufflant le désir d’atteindre des objectifs et des rêves communs. Par exemple, l’un d’entre vous peut avoir une habileté ou le désir d’établir le budget ou de rédiger les objectifs du couple. L’autre peut faire de la recherche pour rencontrer des spécialistes financiers.

5. Informez-vous et signez un contrat s’il le faut Aucun couple n’est à l’abri d’une séparation. Et c’est bien souvent après coup que l’on prend conscience de sa méconnaissance de la loi et de ses obligations financières. Au Québec, par exemple, les conjoints de fait n’ont aucun statut au sens de la loi (Code civil du Québec). Seules certaines lois à caractère social accordent des droits aux couples non mariés après un certain délai (comme l’impôt).

Signer un contrat de mariage ou un contrat de vie commune (en union de fait) peut souvent protéger son conjoint ou ses enfants plus adéquatement. Dans le cas d’une deuxième union ou d’une famille reconstituée où il y a des enfants de part et d’autre, il faut être encore plus prudent.

6. Posez des questions à votre conjoint avant d’emménager Beaucoup de couples évitent les questions financières avant d’emménager ou de se marier. Pourtant, discuter des dettes accumulées avant de faire vie commune, pourrait leur éviter beaucoup d’ennuis, constate Brenda Mac Donald, une conseillère financière de Victoria (C.-B.). Dans un article paru dans la revue Canadian MoneySaver, elle propose une liste de sujets à discuter avant d’emménager avec son conjoint.

Des exemples ? Quels sont les objectifs financiers de chacun ? Comment pourront-ils les atteindre ? Où faut-il investir ses épargnes? Comment gère-t-on ses dettes ? Elle recommande même aux conjoints de demander leur cote de crédit respective à une agence. Cela permet au couple d’établir si l’un d’entre eux a pu avoir des comportements irresponsables dans le passé et surtout, d’établir leur capacité d’emprunt s’ils souhaitent s’acheter une propriété.

7. Profitez des avantages du mariage Le mariage offre certains avantages. Un entrepreneur qui est marié pourra protéger sa famille et sa résidence de ses créanciers en mettant sa maison au nom de son conjoint, par exemple. On peut également partager le revenu en accordant un salaire à son partenaire. Le partage des revenus, comme contribuer au REER de son conjoint, est également une avenue qui peut être avantageuse.

Celui qui a le revenu le plus élevé devrait payer les dépenses du ménage alors que le plus faible revenu devrait l’utiliser pour investir, affirme Larry Mac Donald. Dans le cas où ce conjoint n’a pas assez d’argent pour le faire, le mieux nanti des deux pourra lui accorder un prêt sans attribution (au taux « prescrit »).

8. Les contraires s’attirent, mais font mauvais ménage… Selon une étude menée par des chercheurs de la Wharton Business School et de l’Université Northwestern (Fatal(Fiscal) Attraction: Spendthrifts and Tightwads in Mariage), les grippe-sous et les dépensiers ont tendance à faire vie commune. Il semble que ça ne soit pas toujours une bonne chose… Avoir des habitudes financières totalement opposées est une source importante de conflits au sein de ces couples.

Dans une telle situation, il est parfois préférable d’avoir un compte conjoint et un compte séparé. Mais le plus important demeure la communication. Ignorer ses problèmes financiers ne les fera pas pour autant disparaître, bien au contraire.

Avoir un conseiller financier neutre, qui peut agir comme 3e partie, peut également encourager les conjoints à « se dire les vraies affaires »…