L’inconfort de la diversification

1 septembre 2009 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
2 minutes de lecture

Le chroniqueur Jonathan Chevreau, du quotidien Financial Post de Toronto, attire notre attention sur une analyse de Michael Nairne, président du cabinet torontois Tacita Capital, et qui porte sur l’ABC de la diversification des placements.

Essentiellement, Michael Nairne rapporte que les investisseurs doivent non seulement diversifier leurs placements dans différentes catégories d’actifs, mais que ces dernières doivent être le plus faiblement corrélées entre elles. Ainsi, en 2008, pendant que le cours des actions plongeait sur tous les parquets boursiers de la planète (au dam de la diversification géographique), les obligations gouvernementales de longues échéances, les bons du Trésor américains, les fonds de couverture qui vendaient à découvert et les matériaux de base ont tous connu des rendements positifs.

Ces actifs ont été les héros de 2008. Inclus dans un portefeuille d’actions mises à mal, ils auraient amorti l’impact qu’a provoqué la chute des Bourses. Certes, les investisseurs ne seraient probablement pas sortis gagnants de cette terrible année 2008, mais ils auraient été moins enclins à vendre en panique. Ce faisant, ils auraient peut-être conservé leurs actions et profité de fort rebond que l’on enregistre actuellement. Et vive la diversification.

Le hic, c’est que les héros d’hier sont les zéros d’aujourd’hui, note Michael Nairne. Pendant que les actions tirent leur épingle du jeu, c’est au tour des obligations gouvernementales et des fonds de couverture short de souffrir. Or, note l’expert, les investisseurs ont souvent de la difficulté à accepter cette vérité pourtant incontournable en matière de placements. «Diversifier un portefeuille crée de l’inconfort, car il faut le construire en se disant que des actifs perdront de la valeur pendant que d’autres s’apprécieront, et vice versa.» Or, la science behaviorale montre que les investisseurs sont très réfractaires à acheter aujourd’hui des produits dont la valeur recule, même s’ils savent que ce seront les gagnants de demain.

Aveuglés par leurs émotions, ils commettent des erreurs de débutants, liquidant au plus mauvais moment leurs titres perdants afin de pourchasser les produits de l’heure, qui seront les zéros de demain! Les leçons de l’histoire ne passent pas, semble-t-il.

Paraphrasant Winston Churchill, Michael Nairne conclut que la diversification est la pire des stratégies de placement, mais que c’est la moins mauvaise de toutes.

Pour consulter l’analyse de Michael Nairne sur l’inconfort de la diversification (document PDF en anglais), cliquez ici.