AMF et Norbourg : des lettres troublantes

Par Yves Bonneau | 3 juillet 2009 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Le cas de Norbourg, sous inspection par l’ancienne Commission des valeurs mobilières du Québec (CVMQ) du 15 octobre 2002 au 7 octobre 2003 et, ensuite, par l’Autorité des marchés financiers (AMF) d’octobre 2004 à juillet 2005, n’était pas du tout considéré comme préoccupant par l’AMF, comme en témoigne la lettre confidentielle de Sylvie Lacroix, inspectrice à l’AMF, acheminée à Jean Hébert, alors vice-président aux finances de Fonds Norbourg en date du 2 août 2005, soit 23 jours avant la fatidique descente au siège social de Norbourg pilotée par la GRC. Depuis le début de 2005, l’AMF en avait plein les bras avec, entre autres, Portus, EnviroMondial et Steven Demers, Fonds Zénith, Gestion de placement Norshield, Gestion de patrimoine Tandem (en défaut de capital net liquide d’au moins 680 000 $), et avait donc d’autres chats à fouetter. Tensions et confusion, selon The Globe and Mail Une source du Globe soulignait que l’investigation sur Norbourg avait été entravée par des interventions politiques et que des tensions de même que de la confusion régnait au sein de l’AMF. Une deuxième source a affirmé que le départ de Mme Lewis après moins d’un an en poste reflétait l’état de quasi-paralysie qui régnait à l’AMF. « Il apparaît clairement qu’elle n’avait pas le pouvoir d’agir à sa guise, qu’il y avait ingérence venant de plus haut », relate la source, tout en faisant remarquer que c’est l’escouade des crimes économiques de la GRC qui a finalement dirigé l’enquête et mis à jour la fraude de Norbourg.

Yves Bonneau