Banque du Canada, laissez votre taux à 1,75 %

Par La rédaction | 25 octobre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : gajus / 123RF

Pendant que Donald Trump continue, avec sa subtilité habituelle, de mettre la pression sur la Réserve fédérale américaine pour qu’elle baisse ses taux, au Canada, l’Institut C.D. Howe recommande à la Banque du Canada d’attendre encore six mois avant de baisser le sien.

Dans une note publiée le 24 octobre dernier, le Conseil sur la politique monétaire (MPC) du groupe de réflexion de droite recommande à la Banque du Canada de garder son taux directeur à 1,75 % lors de sa prochaine mise à jour, prévue le 30 octobre. En avril 2020, elle devrait l’abaisser à 1,50 %. 

Au total, neuf des onze membres du conseil présents lors d’une récente rencontre du MPC ont proposé de laisser le taux actuel de la Banque du Canada inchangé, alors que deux préféreraient le voir baisser à 1,50 % dès cette semaine. Les deux opinions divergentes viennent d’Edward A. Carmichael, de Ted Carmichael Global Macro, et d’Angelino Melino, de l’Université de Toronto. 

UN CONSENSUS, MAIS PAS D’UNANIMITÉ

Par ailleurs, trois membres du groupe, soit Beata Caranci, du Groupe Banque TD, Edward A. Carmichael et Angelino Melino, aimeraient voir le taux ramené à 1,25 % en avril 2020. À l’inverse, Steve Ambler, de l’Université du Québec à Montréal, Doug Porter, de BMO, Pierre Siklos, de l’Université Wilfrid Laurier, et Craig Wright, de RBC, souhaitent qu’il reste à 1,75 % aussi loin qu’en octobre 2020. Stéfane Marion, de la Banque nationale du Canada, recommande même de le faire monter à 2,00 % en octobre 2020, après l’avoir maintenu toute l’année à 1,75 %. 

CROISSANCE MODÉRÉE

Le MPC note que la croissance nationale est modérée si on la compare aux données historiques, mais que la faiblesse des investissements gouvernementaux et de la croissance de la productivité montrent que le potentiel de production de l’économie canadienne devrait lui aussi croître lentement. Le marché du travail est vigoureux et certains indicateurs illustrent une progression des salaires, mais les attentes face à l’inflation restent sous contrôle.

L’indice des prix à la consommation affiche un taux d’inflation proche de la cible de 2 % de la Banque du Canada. Les membres du MPC jugent qu’avec un taux directeur sous le seul de l’inflation et des inquiétudes quant au marché immobilier et à l’endettement des ménages, il n’y a pas vraiment d’arguments qui militent en faveur d’une politique monétaire plus accommodante pour le moment.

INCERTITUDES MONDIALES

Par ailleurs, sur la scène mondiale, le MPC estime que certains risques se sont résorbés quelque peu depuis la dernière fois où la Banque du Canada a statué sur son taux directeur. Le ton des relations commerciales s’est notamment adouci. Cependant, la plupart des indicateurs de l’activité économique mondiale ralentissent, ce qui pourrait nuire aux exportations canadiennes et à la confiance du milieu des affaires. 

Des banques centrales étrangères, dont la Réserve fédérale américaine, pourraient réduire leur taux directeur dans le courant de l’année. Dans ce cas de figure, diminuer celui de la Banque du Canada pourrait réduire la pression à la hausse sur le dollar canadien, croient les experts du MPC. 

La rédaction