Banques : le salaire des PDG grimpe encore

Par La rédaction | 25 mars 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Super-héros avec symboles de dollar sur les bras.
Photo : Валерий Качаев / 123RF

L’année dernière, nous soulignions que le ratio d’équité entre le salaire des dirigeants et celui des salariés moyens était particulièrement élevé, mais cet écart ne semble pas près de se résorber. Au contraire, la rémunération des PDG des sept grandes banques canadiennes a encore grimpé si on le compare à celui rapporté par le Centre canadien de politiques alternatives (CCPA).

Le MÉDAC souligne que la rémunération des PDG des banques représente de 37 à 174 fois la rémunération moyenne de leurs employés, et de 51 à 218 fois le revenu total médian des ménages au pays.

En haut du classement se trouve Bharat Masrani, le directeur général de la Banque TD avec une rémunération de plus de 15 millions de dollars par an, soit 5 M$ de plus qu’en 2016, selon les chiffres rapportés par le CCPA. Il fait partie des PDG ayant le plus fort ratio d’équité entre lui et les salariés de la banque puisque son ratio s’élève à 125, contre 174 pour Brian Porter, le PDG de la Banque Scotia.

Brian Porter est le troisième PDG en termes de rémunération dans le classement du MÉDAC avec environ 13 M$, soit près de 2 M$ de plus qu’en 2016. Il suit de près David McKay, PDG de la RBC, dont le salaire s’élève à plus de 14 M$.

Source : Le MEDAC

Darryl White, de la BMO, et Victor Dodig, de CIBC, ont reçu quant à eux un salaire de plus de 10 M$. Une hausse de 1 M$ pour Victor Dodig, qui avait reçu un peu plus de 9M$ en 2016.

Le salaire de Louis Vachon, PDG de la Banque Nationale du Canada, s’élève à 8 M$, soit un peu moins que ses pairs, et une amélioration de « seulement » quelques centaines de milliers de dollars par rapport à 2016. Cependant, le ratio d’équité entre son salaire et celui de ses employés s’élève à 82, soit le troisième plus haut résultat du tableau.

Finalement, François Desjardins, PDG de la Banque Laurentienne, se trouve en queue de peloton avec 3,6 M$, un score tout de même notable bien que son ratio autant à l’interne (37) qu’à l’externe (51) soit le plus faible du tableau.

VERS DAVANTAGE D’INÉGALITÉ?

Ces chiffres laissent présager que l’écart de rémunération entre les 100 chefs de direction les plus payés au Canada et les salariés moyens en 2018 sera plus importante encore qu’en 2016.

« Les chefs de direction canadiens ont recommencé à ramener à la maison des niveaux de rémunération d’avant la crise de 2008, ce qui pousse l’écart de revenus à des sommets records », affirmait le Centre canadien de politiques alternatives en janvier 2018 en observant les chiffres de 2016.

Que dira-t-il cette année alors que les salaires des PDG des grandes banques ont encore augmenté? Est-ce que les salaires des 93 autres chefs de direction ont baissé en deux ans et pourront ainsi amoindrir l’écart entre les salariés moyens et les 100 chefs de la direction les plus rémunérés au Canada? Peu probable…

La rédaction