Desjardins s’attend à ce que la BdC adoucisse sa politique monétaire

Par La rédaction | 4 mars 2024 | Dernière mise à jour le 1 mars 2024
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Photo : KenWiedemann / istockphoto

Le Mouvement Desjardins s’attend à ce que la Banque du Canada (BdC) procède à de nombreuses baisses de taux d’ici la fin de l’an prochain. Selon les prévisions des experts de la Coopérative, les taux seront réduits de moitié d’ici là, rapporte Financial Post.

« Nous constatons les dégâts causés par cette politique monétaire très agressive. Il est temps de réduire les taux », a affirmé Jimmy Jean, économiste en chef du Mouvement Desjardins, lors d’un entretien avec Larysa Harapyn du Financial Post.

Selon lui, la première baisse de taux devrait se produire en juin, et peut-être même dès le mois d’avril si l’inflation et l’économie ralentissent plus que prévu.

Et après cette première réduction, Desjardins prévoit que la BdC procède à des réductions de taux de 25 points de base à chacune de ses réunions, et ce, jusqu’en 2025. Si la réalité s’accorde aux prévisions de la Coopérative, à la fin de l’année prochaine, les taux d’intérêt seront environ deux fois moins élevés qu’aujourd’hui, puisque le taux directeur du financement à un jour de la Banque du Canada, qui est actuellement de 5 %, passerait à 2,5 % d’ici la fin de 2025.

Jimmy Jean souligne que la Banque du Canada a moins de marge de manœuvre que la Réserve fédérale américaine (Fed) pour maintenir ses taux à leur niveau actuel, car « l’économie [canadienne] est beaucoup plus sensible aux taux d’intérêt ».

Pour l’économie américaine, 2023 a été une année spectaculaire, puisque « les chiffres ont défié les attentes », rapporte l’économiste. Toutefois, de notre côté de la frontière, la réalité est toute autre. L’économie canadienne est déjà entrée en récession si l’on en croit les chiffres par habitant, souligne l’expert.

De plus, les salaires devraient commencer à décroître cette année, ce qui convaincra la Banque du Canada « qu’il est temps de baisser ses taux ».

La baisse du coût d’emprunt qui en résultera devrait permettre d’éviter une récession « importante », même si l’année 2025 sera complexe en raison du renouvellement des prêts hypothécaires, prévient Jimmy Jean.

Le Canadien moyen verra en effet ses paiements augmenter d’environ 34 % lors du renouvellement de son prêt hypothécaire. Ceux détenant une hypothèque à taux variable pourraient même subir une augmentation de 54 %!

« Le consommateur est clairement sous pression », souligne Jimmy Jean.

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La rédaction