La plus grande dépense des familles au pays?

Par La rédaction | 19 août 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : gmast3r / 123RF

Les ménages canadiens moyens ont dépensé « plus de 44 % » de leurs revenus en taxes et impôts l’an dernier, soit davantage que ce que leur ont coûté le logement, la nourriture et les vêtements réunis, selon une étude de l’Institut Fraser.

Publiée au début du mois d’août, cette recherche d’une dizaine de pages (en anglais) confirme que « les impôts, et non les produits de première nécessité, demeurent la plus grande dépense des familles à travers le pays », déclare dans un communiqué Finn Poschmann, chercheur résident au sein du groupe de réflexion indépendant sur les politiques publiques.

Sur la base de l’Indice fiscal du consommateur canadien, qui mesure la « facture fiscale » totale des ménages canadiens depuis 1961, le think tank évalue à 39 299 dollars le montant en taxes et en impôts payés par une famille moyenne au pays en 2018, alors que son revenu atteignait 88 865 dollars.

UN « CHANGEMENT SPECTACULAIRE » PAR RAPPORT AU PASSÉ

L’organisme ajoute que, en comparaison, cette famille a déboursé 32 214 dollars pour des produits de première nécessité, comme le loyer et les versements hypothécaires, la nourriture, les soins de santé ou encore l’habillement. Autrement dit, elle a consacré 44,2 % de son revenu aux impôts, par rapport à 36,3 % aux produits indispensables à sa vie quotidienne. Il s’agit là d’un « changement spectaculaire depuis 1961 », année où un ménage canadien moyen consacrait seulement 33,5 % de son revenu aux impôts, contre 56,5 % aux biens de première nécessité, souligne l’Institut Fraser.

Le groupe de réflexion relève que, en moins de 60 ans, la facture fiscale totale des Canadiens de la classe moyenne a bondi de 2 246 %, ce qui est très largement supérieur à l’augmentation de l’indice des prix à la consommation (750 %), qui mesure le prix moyen que les consommateurs paient pour la nourriture, le logement, les vêtements, le transport, la santé et les soins personnels, l’éducation et autres articles. À titre de comparaison, la progression des coûts annuels du logement a été de « seulement » 1 593 % entre 1961 et 2018, tandis que celle de l’habillement et de l’alimentation atteignait 769 % et 639 %, respectivement.

L’Institut Fraser précise enfin que cette facture fiscale comprend « les taxes visibles et cachées payées aux gouvernements fédéral, provinciaux et locaux, incluant les taxes sur le revenu, la masse salariale, le logement, l’alcool ainsi que le carburant pour la voiture, entre autres ». « Bien sûr, les impôts aident à financer d’importants services publics mais, comme plus de 44 % de leur revenu est consacré à l’impôt, les Canadiens peuvent se demander s’ils en ont vraiment pour leur argent », conclut Jake Fuss, économiste et coauteur de l’étude.

La rédaction