Le bien-être financier, ça se mesure

19 mars 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture
novintito / 123RF

Vous abordez régulièrement la notion de santé financière avec vos clients? Vous pourriez bientôt aller encore plus loin en mesurant leur niveau de bien-être financier.

Si à première vue il peut s’agir d’un concept flou et difficilement quantifiable, le bien-être financier s’appuie sur des données concrètes, affirme l’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC).

En novembre dernier, l’agence fédérale a dévoilé les résultats préliminaires d’une enquête révélant que les Canadiens obtenaient en moyenne un indice de 65 sur 100 sur l’échelle du bien-être financier.

L’ACFC a même élaboré une définition officielle du bien-être financier, soit « la facilité avec laquelle les individus sont capables de respecter tous leurs engagements financiers et répondre à leurs besoins actuels tout en ayant la résilience financière nécessaire pour pouvoir continuer d’en faire autant à l’avenir ».

Pour évaluer le niveau de bien-être financier d’un individu, l’ACFC s’est appuyé sur les modèles théoriques de cinq pays, dont la Norvège, qui mesurent le bien-être financier de leur population, rapporte La Presse.

LE BIEN-ÊTRE FINANCIER NE DÉPEND PAS DU REVENU

Dans le cadre de l’enquête canadienne, 1935 répondants âgés de 18 à 91 ans ont répondu à un questionnaire d’environ 140 questions. En analysant les données recueillies, l’ACFC en est venue à la conclusion que les Canadiens réussissent généralement bien à respecter leurs engagements financiers, prennent des décisions financières relativement éclairées et comprennent en général les risques qui sont liés à leurs décisions.

En revanche, deux facteurs de risque importants ont été identifiés : seulement la moitié des Canadiens mettent régulièrement de l’argent de côté pour faire face aux imprévus, et un Canadien sur sept recourt au crédit à court terme pour payer des dépenses courantes comme l’épicerie. Ce sont ces deux comportements qui ont l’impact le plus négatif sur le niveau de bien-être financier des gens, peu importe leur revenu, leur sexe, leur âge ou leur profil familial.

« Chez les familles qui n’épargnent pas de manière active et qui utilisent le crédit de façon non judicieuse, le niveau de bien-être financier se trouve à 46 sur 100. Et si la même famille, avec le même profil, a les bons comportements, son bien-être financier est à 76, observe Bruno Lévesque, directeur de l’éducation des consommateurs, de la recherche et de la politique à l’ACFC, en entrevue à La Presse.

Il précise que le bien-être financier ne dépend pas du revenu ou de la situation familiale.

L’ACFC met de l’avant quatre mesures qui permettent d’améliorer le niveau de bien-être financier : l’établissement d’un budget, la création d’un fonds d’urgence, la fixation d’objectifs d’épargne et l’élaboration d’un plan pour éviter d’avoir recours au crédit en cas de manque de liquidité.