Le marché immobilier canadien dans le brouillard

Par La rédaction | 14 septembre 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Hausse des prix de l'immobilier
Photo : MF3d / iStock

Alors que la COVID-19 a eu des répercussions énormes sur l’économie en général, près des trois quarts (72 %) des détenteurs de dette hypothécaire disent être à l’aise avec leurs niveaux actuels de remboursement, relève l’association Professionnels hypothécaires du Canada (PHC).

Dans un rapport publié lundi, l’organisme, qui représente 12 000 professionnels et un millier d’entreprises au pays (maisons de courtage d’hypothèques, prêteurs, assureurs et fournisseurs de services), passe au crible les changements d’attitude et d’attentes des consommateurs par rapport à la question du logement et aux hypothèques durant la pandémie de coronavirus.

À partir d’un sondage réalisé dans le courant de l’été auprès de Canadiens non propriétaires, mais qui pensent acheter une maison au cours des trois prochaines années, et de détenteurs d’hypothèques, PHC affirme constater « une augmentation des attentes en matière d’achat de maison de la part des propriétaires et non-propriétaires ».

« IMPOSSIBLE D’ÉTABLIR DES PRÉVISIONS FIABLES »

Concrètement, cette enquête d’opinion montre que, dans leur écrasante majorité (98 %), les propriétaires d’un bien immobilier se disent « satisfaits » d’avoir pris la décision d’acquérir une habitation. Dans le même temps, seuls 2 % des nouveaux propriétaires indiquent au contraire regretter leur décision. Concernant l’avenir, propriétaires et locataires actuels affirment s’attendre à ce que les taux d’intérêt hypothécaires et les prix continuent d’augmenter au cours de l’année prochaine, mais cependant pas au même rythme qu’en 2019. En outre, le sondage note un changement positif dans les attentes des locataires, qui considèrent la période actuelle comme étant « propice » à l’achat d’une nouvelle propriété.

« Nous sommes encouragés par les nouvelles données du sondage, qui indiquent que la confiance dans le secteur du logement s’est améliorée au cours des mois de juillet et d’août. Alors que plusieurs Canadiens deviennent plus à l’aise avec nos nouvelles pratiques commerciales, l’optimisme en matière d’activité économique future semble soutenir l’activité du marché du logement et les attentes quant aux achats futurs », commente Paul Taylor, président et directeur général de PHC.

« Dans ce contexte en mutation rapide, les prévisions économiques sont impossibles. Depuis mars, chaque mois a entraîné des changements énormes dans les indicateurs économiques, y compris le marché du logement », ajoute Will Dunning, économiste en chef de l’association. Ainsi, les ventes de maisons étaient extrêmement basses au printemps, mais ont atteint un nouveau record en juillet, et atteindront sans doute un niveau encore plus élevé en août, explique PHC.

Conclusion de l’organisme : « Si, la plupart du temps, le passé récent nous donne des indices raisonnablement fiables sur ce qui pourrait se produire dans un proche avenir, ce n’est toutefois pas le cas en ces temps extrêmement anormaux. La crise de la COVID-19 a entraîné des changements imprévisibles dans le marché de l’habitation. Il est donc impossible, pour l’heure, d’établir avec confiance des prévisions à cause de l’extrême incertitude au sujet des facteurs clés qui influeront sur les décisions des consommateurs. »

La rédaction