L’endettement a pris trop de place en dix ans

Par La rédaction | 25 octobre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : Dmytro Sidelnikov / 123RF

Les banques centrales et les gouvernements ont tellement misé sur le crédit pour venir à bout de la crise financière de 2008… que l’endettement a pris une place considérable dans nos vies. Au point de menacer nos économies aujourd’hui.

Depuis dix ans, les salaires sont restés quasiment inchangés dans les pays riches, tandis que l’endettement s’y est accru fortement. Rien d’étonnant à cela puisque les banques centrales et les gouvernements ont utilisé de très bas taux d’intérêt pour juguler la récession économique, écrit Myret Zaki, rédactrice en chef du magazine suisse Bilan.

INTOXIQUÉS À LA DETTE

L’endettement des ménages américains est bien plus élevé qu’en 2008, observe celle qui a travaillé dans une banque privée suisse avant de se tourner vers le journalisme. Par exemple, « la dette des étudiants américains est passée de 611 milliards en 2008 à 1 500 milliards », cite-t-elle.

Sur toute la planète, les faibles taux d’intérêt ont incité à l’emprunt. L’endettement mondial a ainsi augmenté de 39,5 % en dix ans, passant de 177 000 milliards de dollars à 247 000 milliards de dollars.

Pendant ce temps, les salaires, eux, n’ont pas évolué. Et tandis que leurs rémunérations stagnent, les ménages compensent en s’endettant. Mais avec le relèvement des taux d’intérêt, l’endettement ne pourra plus compenser la stagnation des salaires. « Les derniers chiffres montrent un recul des ventes de maisons et de voitures outre-Atlantique », constate Mme Zaki.

LES INGRÉDIENTS D’UN KRACH

Or, le nombre de chômeurs et le taux d’inflation sont sous-estimés dans nos pays, indique Mme Zaki en citant le chômage aux États-Unis et l’inflation en France. Des chômeurs sont découragés de maintenir leur inscription, tandis que le calcul de l’inflation est minimisé, poursuit-elle.

« En remplaçant les augmentations de salaires par des crédits bon marché, on précarise et on expose à nouveau l’économie au risque de krach et de faillites en série, prévient Myret Zaki. Le coût de la croissance opérée depuis 2008 a, une fois encore, été trop élevé. »

La rédaction