Les Canadiens s’inquiètent des déficits

Par La rédaction | 16 avril 2024 | Dernière mise à jour le 15 avril 2024
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Couple inquiet utilisant son ordinateur portable pour payer ses factures à la maison, dans le salon
WavebreakmediaMicro / AdobeStock

Les déficits qui s’accumulent au fédéral ne laissent pas les Canadiens indifférents, révèle un sondage réalisé par la firme Angus Reid et rapporté par La Presse.

Ainsi la majorité des sondés (59 %) estiment que le gouvernement libéral dépense trop et 66 % sont préoccupés par la taille des déficits.

Seuls 18 % des répondants estiment que le gouvernement dépense juste assez et 8 % avancent même qu’Ottawa pourrait dépenser davantage notamment pour les secteurs de la santé et de la protection de l’environnement. Les 15 % restant n’ont aucune opinion sur la question.

Ce sondage a été réalisé auprès de 1602 personnes du 20 au 22 mars 2024, soit peu de temps avant le dépôt du budget fédéral par la ministre Chrystia Freeland et avant même que la ministre des Finances et le premier ministre Justin Trudeau sillonnent le pays pour annoncer certaines des mesures qui seront officiellement annoncées le 16 avril prochain lors du dépôt du Budget fédéral.

DE NOUVELLES DÉPENSES À VENIR

Les mesures récemment annoncées par le premier ministre et Chrystia Freeland risquent encore d’augmenter le déficit fédéral et donc l’inquiétude des Canadiens.  

Parmi les mesures annoncées, on peut retrouver une panoplie de mesures touchant le logement (6,9 milliards de dollars (G$)), la défense (7,9 G$), l’intelligence artificielle (2,4 G$), les garderies (118 M$), la santé mentale (500 M$) et une aide financière pour un programme d’alimentation scolaire (1 G$), entre autres. Ces annonces totalisent quelque 18,9 milliards de dollars jusqu’ici.

Dans son énoncé économique de novembre, Chrystia Freeland estimait que le déficit s’établirait à 40 G$ durant l’exercice financier de 2023-2024 et à 38,4 G$ pour celui qui a commencé le 1er avril.

Toutefois le rapport du directeur parlementaire est plus pessimiste. Celui-ci évalue la taille du déficit en 2023-2024 à 46,8 G$ et celui de l’exercice financier courant à 40,8 G$ en raison du ralentissement de l’économie et de l’effet de la hausse des taux d’intérêt de l’an dernier.

À QUAND UN BUDGET ÉQUILIBRÉ?

Depuis 2015, soit l’arrivée au pouvoir du gouvernement libéral, les budgets n’ont jamais été équilibrés. En huit ans, la dette accumulée a presque doublé passant de 628 G$ en 2014-2015 à environ 1213 G$ en 2023-2024.

À noter qu’au plus fort de la pandémie de la COVID-19, quand l’économie canadienne a été mise sur pause, le déficit a atteint la somme record de 327,7 G$.

Interrogée sur ses chiffres, Chrystia Freeland a assuré que le gouvernement libéral continuerait de gérer les finances publiques d’une manière prudente. Elle en a profité pour rappeler que le Canada est l’un des rares pays à détenir la cote AAA de la part des agences de notation. Toutefois, la RBC a averti que cette situation pourrait être appelée à changer si Ottawa ne respecte pas ses cibles budgétaires.

« Bien que le Canada affiche une excellente cote de risque souverain une semaine avant le dépôt du Budget, les paramètres clés indiquent que sa situation budgétaire est l’une des plus vulnérables par rapport aux autres économies cotées AAA. Le Canada est donc plus exposé à une décote que les autres pays de la même catégorie », prévient Rachel Battaglia, économiste à la Banque Royale.

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La rédaction