Une récession à venir

Par La rédaction | 26 avril 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le Canada devrait entrer en récession entre 2023 et le début de 2024, selon les économistes interrogés par Finder. La majorité s’attend à ce que celle-ci survienne dans les six premiers mois de 2023, un autre quart parie qu’elle aura lieu dans un an.

Parmi les raisons qui pourraient mener à une récession, les économistes sondés citent la pandémie, l’inflation et la hausse des taux d’intérêt. L’automne 2022 devrait connaître une nouvelle vague de COVID-19, qui conduirait ainsi à la récession, précise même un expert.

« Une fois que tout le monde aura comblé son plaisir, le krach ne sera pas loin derrière, surtout face à un sous-variant du virus qui exercera à nouveau des pressions sur les entreprises et le système de santé », a précisé Moshe Lander, maître de conférences en économie à l’Université Concordia, à Finder.

Un autre facteur qui nourrit la crainte des experts est l’inflation. Cette dernière a atteint les 6,7 % en mars, soit la hausse la plus marquée depuis celle de 6,9 % qui avait été observée en janvier 1991. Il s’agit d’une hausse d’un point de pourcentage en un mois, puisque l’inflation annuelle était de 5,7 % en février.

Pour contrer cette dernière, la Banque du Canada s’est sentie obligée de hausser rapidement ses taux d’intérêt. Le 13 avril dernier, la banque centrale canadienne a relevé son taux directeur d’un demi-point de pourcentage, le faisant passer de 0,5 % à 1,0, soit sa plus forte hausse en plus de 20 ans.

Les économistes interrogés par Finder s’attendent à d’autres hausses de taux « agressives » au cours de l’année à venir. Parmi ceux qui ont été interrogés, une majorité pense que nous verrons au moins quatre autres hausses de taux d’intérêt cette année. La Banque du Canada semble confirmer leurs craintes.

Ces hausses de taux, associées à l’inflation, nous conduiront à un ralentissement économique à partir des six derniers mois de 2023, a déclaré Philip Cross, chercheur principal à l’Institut MacDonald Laurier.

PAS TOUS D’ACCORD

Si tous les économistes pensent qu’une récession est proche, 41 % d’entre eux estiment qu’elle ne devrait pas se produire avant deux ou trois ans. Tout dépend de la façon dont on interprète la courbe de rendement du Trésor américain, affirme Derek Holt, vice-président et chef des marchés financiers à la Banque Scotia.

Normalement, l’inversion de ladite courbe est considérée comme un facteur de récession. Les rendements du Trésor à deux ans ont ainsi dépassé ceux du Trésor à 10 ans à la fin du mois de mars, ce qui est traditionnellement considéré comme le signe d’un ralentissement imminent. Toutefois, Derek Holt s’intéresse davantage à une autre partie de la courbe qui, elle, semble plutôt saine en ce moment.

« Les recherches menées par les économistes de la Réserve fédérale montrent que le meilleur indicateur de la courbe de rendement en matière de récessions est plus susceptible de signaler un boom plutôt qu’un effondrement, expose-t-il. Cet indicateur est l’écart entre le rendement des bons du Trésor à 90 jours et ce que le marché pense que ce rendement sera dans 1,5 an. »