Est-ce le temps d’investir?

Par Cimon Plante | 22 août 2011 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Vous conviendrez sans doute que le lot de mauvaises nouvelles est à son comble. En fait, selon des données de Citigroup, l’indice de nouvelles économiques négatives est presque revenu au niveau enregistré en 2009.

Nous découvrons mille et une raisons pour ne pas investir en regardant les manchettes et en discutant avec les gens. Parmi ces excuses, il y a l’endettement du gouvernement américain, la crise du crédit en Europe, la situation au Japon à la suite des catastrophes naturelles que le pays a connues, la crise dans les pays arabes, etc. Bref, tout le monde a une raison pour ne pas investir dans les marchés financiers.

Il est vrai que l’incertitude que nous vivons actuellement est bien réelle et que les risques auxquels nous faisons face ne sont pas négligeables. Cependant, malgré ces inquiétudes, certains trouvent des raisons de miser sur les marchés.

Selon Steve Sjuggerud, auteur de la lettre financière True Wealth, les sociétés se négocient actuellement à des niveaux historiquement bas. Lorsqu’on regarde les prix des actions par rapport à leur valeur comptable, l’estimation des actions américaines serait comparable à ce qu’elle était durant les années 1990-91.

Comme vous le savez, la décennie des années 90 a offert l’un des meilleurs rendements à la Bourse. Ce qui est de bon augure. Mais ce qui est encore plus encourageant, c’est de se rappeler qu’en 1990, il y avait beaucoup d’autres choix pour les épargnants. Par exemple, selon Fidelity Investment, les taux d’intérêt 10 ans pour les obligations américaines offraient un rendement d’environ 7,50 %. Dès lors, plusieurs investisseurs se tournaient vers ces titres plus sécuritaires, malgré le prix abordable des actions, car les taux étaient alléchants. Aujourd’hui, cette même obligation offre un taux inférieur à 2,75 %. De ce côté-ci de la frontière, les taux sont presque identiques. De plus, il est moins intéressant de se tourner vers l’immobilier pour d’investir, car les prix sont à des niveaux record dans plusieurs villes canadiennes. Devant un nombre d’occasions limitées, les actions devraient donner un bon rendement à moyen et à long terme.

Cependant, ce qui empêche les investisseurs de faire le pas en achetant des actions est que plusieurs d’entre eux craignent qu’une crise semblable à celle que nous avons connue en 2008 soit à nos portes.

Le 8 juillet 2011, dans une entrevue à la chaîne télévisée Bloomberg, le milliardaire Warren Buffet indiquait que, depuis le début de l’année, sa société, Berkshire Hathaway, avait investi plus de 4 milliards de dollars dans le marché. Lorsqu’on lui demande quand l’économie devrait prendre des forces, il répond que, selon lui tout est entre les mains du secteur immobilier résidentiel. Tant que l’inventaire des maisons disponibles reste élevé, il n’y aura pas de nouvelles constructions, donc pas de création d’emploi qui réduirait le taux de chômage. Dès lors, lorsque la demande de nouvelles maisons excédera l’inventaire actuel, une reprise économique sera attendue. Lors de cette entrevue, Warren Buffet indiquait que, selon son analyse des données, cette reprise aurait lieu d’ici 5 ans.

Un autre signe encourageant est que le prix des maisons aux États- Unis est de plus en plus abordable. Dans l’édition de juin 2011 de sa lettre financière, Steve Sjuggerud mentionnait que les prix étaient comparables à ce qu’ils étaient en 1975, lorsque l’on prend en compte les revenus des foyers américains et les taux hypothécaires actuels. Ceci devrait stimuler la demande pour l’accès à la propriété.

Le 3 août 2011, lors d’une entrevue à l’émission Inside Track de la chaîne Bloomberg, un autre gestionnaire reconnu, Barton Biggs, recommandait fortement d’investir dans les marchés. Lors de cette entrevue, il mentionnait qu’il n’avait aucune idée de ce que les six prochains mois pouvaient nous réserver, mais que, malgré l’instabilité actuelle, les actions sont peu chères.

En conclusion, devant toutes les incertitudes économiques, il est possible que le prochain rendement de 10 % dans les marchés soit encore à la baisse, mais, comme l’histoire nous l’apprend, il est fortement plus probable que le prochain mouvement de 100 % dans les marchés sera à la hausse… Ne tentons pas de « timer » le marché. Le temps présent semble offrir de belles occasions d’investir dans des sociétés de très bonne qualité.

Si vous comptez investir de nouvelles sommes dans les marchés, usez de prudence, en échelonnant vos investissements à travers le temps.

Si les marchés reculent ou prennent plus de temps que prévu à croître, ceci s’avèrera une excellente occasion pour vous de cumuler un capital important dans les marchés et d’augmenter ainsi vos profits.

J’ai rédigé le présent commentaire afin de vous donner mon avis sur différentes solutions et considérations en matière d’investissement susceptibles d’être pertinentes pour votre portefeuille de placements. Ce commentaire reflète uniquement mes opinions et peut ne pas refléter celles de Banque Nationale Groupe financier. En exprimant ces opinions, je m’efforce d’appliquer au mieux mon jugement et mon expérience professionnelle du point de vue d’une personne appelée à suivre un vaste éventail de placements. Par conséquent, le présent rapport représente mon opinion éclairée et non une analyse de recherche produite par le Service de recherche de la Financière Banque Nationale.

Cimon Plante