Être entrepreneur, c’est bon pour la santé!

Par William-André Nadeau | 24 mars 2014 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Très peu d’études ont été réalisées sur les plus grands créateurs d’emplois que sont les dirigeants de PME. Au Québec, ils engendrent 55 % des emplois et 50 % du PIB.

Beaucoup de recherches se sont intéressées aux salariés, mais aucune, jusqu’ici, aux chefs d’entreprises, qui représentent pourtant 10 % de la population active.

Un chercheur français, Olivier Torrès, a créé il y a quelques années un observatoire sur le sujet. Il est l’un des premiers au monde à étudier la santé de ces entrepreneurs. D’ailleurs, je vous invite à écouter son entrevue à l’émission les Savanturiers.

Au Québec, on compte plus de 20 000 conseillers en services financiers, qui sont en majorité des entrepreneurs. Qu’est-ce qui distingue un entrepreneur dans le domaine financier d’un entrepreneur dans le commerce de détail? Ça prendrait un autre blogue pour répondre à cette question!

Il y a de quoi être en mauvaise santé…

Manquant de temps et de sommeil, ces entrepreneurs sont, majoritairement, de fidèles consommateurs de repas rapides et risquent ainsi le surpoids. Pourtant, ils doivent être un modèle pour leurs employés, car leur firme dépend d’eux et de leur bonne santé.

De nombreuses contraintes peuvent également entraver leur créativité : peu de temps pour pratiquer du sport et des journées de travail harassantes. Certains entrepreneurs peuvent même souffrir de solitude et 10 % des entrepreneurs français sont en phase de pré épuisement professionnel (burnout), selon M. Torrès. En Asie, ce sont les chefs d’entreprise qui se suicident le plus souvent.

…mais ils vivent plus vieux et mieux que les autres travailleurs • Le stress qu’ils subissent, ils l’ont choisi. C’est un stress positif. • Ils maîtrisent leur destin, contrairement aux personnes fatalistes. • Ils sont plus optimistes et ils ne se grugent pas de l’intérieur. • Ils sont endurants et ont une grande capacité de rebond et de résilience.

Les hyperactifs aiment entreprendre

Les hyperactifs ont tendance à être des entrepreneurs. C’est le sujet sur lequel M. Torrès se penche actuellement.

En tant que gestionnaire de portefeuille qui s’intéresse aux différents styles de gestion depuis plusieurs années, lorsque j’examine le profil des dirigeants de grandes sociétés américaines particulièrement novatrices, je constate qu’elles sont souvent dirigées par des hyperactifs (TDAH) déterminés, qui concrétisent leurs projets.

Leur personnalité est apte à endurer la surcharge de travail, l’accumulation du stress positif et la gestion des risques. Ces entrepreneurs, avec qui il n’est pas toujours facile de travailler, sont passionnés, résilients, créatifs, optimistes, énergiques, étourdissants, exigeants et capables de réaliser plusieurs fonctions en même temps, malgré les nombreux défauts qu’on peut leur attribuer. Steve Jobs en était un exemple frappant. Malheureusement, un cancer a eu raison de lui.


William-André Nadeau est vice-président et gestionnaire de portefeuille chez Tactex. Vous pouvez communiquer avec lui à : wanadeau@tactex.ca

Troupeau de moutons.

William-André Nadeau

William-André Nadeau est gestionnaire de portefeuille à Tactex gestion d’actifs. Il a accumulé 35 ans d’expérience dans le domaine des services financiers à titre de courtier, d’analyste et de gestionnaire de portefeuille. Sa spécialité : adapter ses connaissances des sciences humaines et de la finance comportementale à la gestion traditionnelle de portefeuille. Durant les années 1990, M. Nadeau a cofondé deux importantes firmes de gestion en épargne collective et une famille de fonds communs dont les gestionnaires étaient tous basés au Québec. Il a animé des conférences et des séminaires auprès de milliers de personnes au cours de sa carrière, en plus d’avoir coécrit des livres sur les finances personnelles, devenus best-sellers au début des années 1990. William-André Nadeau partage avec les investisseurs son expérience acquise sur les marchés financiers et ses observations sur leurs tendances en collaborant avec des journalistes financiers, des blogueurs et des animateurs de balados.