Avenir du CDPSF : la Chambre riposte

Par Christine Bouthillier | 18 octobre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Si le Conseil des professionnels en services financiers (CDSPF) semble compter sur le transfert exclusif de la formation pour assurer sa survie, la Chambre de la sécurité financière (CSF), quant à elle, n’entend pas délaisser cette responsabilité, a appris Conseiller.

Les états financiers du CDPSF, déposés hier, ont semé un doute quant à la viabilité financière de la jeune association. Pour redresser la barre, le Conseil semble notamment miser sur la révision de la loi 188, lors de laquelle il espère obtenir le contrôle de la formation continue.

Selon Mario Grégoire, directeur général du CDPSF, « si la Chambre demeure […] comme organisme réglementaire, il lui serait difficile de s’impliquer directement dans des programmes de formation tout en jouant le rôle disciplinaire. C’est justement ce constat de fait qui a amené à la création du CDPSF. […] Afin d’éviter toute confusion, le développement professionnel devrait être attribué au CDPSF. »

LA FORMATION INHÉRENTE À LA MISSION DE LA CSF

Rien n’est plus faux, rétorque la présidente de la CSF, Marie Elaine Farley. Selon elle, le regroupement des anciennes sections régionales de la Chambre en une nouvelle entité, devenue le CDPSF, est survenu pour permettre aux deux organismes de pleinement jouer leur rôle respectif, dont le rôle associatif dévolu au Conseil.

« La mission première de la CSF, c’est la protection du public par la formation continue, la déontologie et la discipline », insiste-t-elle, soulignant au passage que plusieurs ordres professionnels offrent de la formation continue à leurs membres. Pour appuyer ses propos, elle cite l’article 312 de la fameuse Loi sur la distribution de produits et services financiers (LDPSF, ou loi 188).

« La discipline est importante pour amender les comportements inacceptables. Mais la prévention, par la formation et la déontologie, c’est tout aussi important. Nos formations servent à soutenir nos membres dans leurs obligations en conformité », explique la présidente de la CSF.

La Chambre offre une vingtaine de formations, mais en accrédite pas moins de 2 000 par année d’autres fournisseurs, rappelle Me Farley.

« UN PAS DANS LA BONNE DIRECTION »

Selon le protocole signé lors de la création du CDPSF, la Chambre doit fournir à ce dernier un soutien financier jusqu’en 2017, pour un total de 1,8 M$. Les versements pour 2016 n’ont toutefois pas encore été effectués, le Conseil n’ayant pas effectué la reddition de compte requise auprès de la CSF.

Le CDPSF a pourtant invité maintes fois la Chambre à une rencontre à ce sujet, sans qu’elle n’ait lieu, déplorait hier Mario Grégoire. Il estimait aussi que le problème allait bientôt être réglé maintenant que les états financiers, qui font partie d’une reddition de compte en bonne et due forme, sont déposés.

Qu’en pense la Chambre?

« Nous prenons acte du dépôt des états financiers, commente Marie Elaine Farley. C’est un pas dans la bonne direction. »

Mais il ne s’agit que d’un élément parmi les diverses obligations que doit remplir le Conseil, lance-t-elle du même souffle, sans donner plus de détails en raison du conflit qui lie les deux parties.

Elle affirme également que plusieurs rencontres et échanges entre le CDPSF et la CSF ont eu lieu pour mener à bien cette reddition de compte.

« Les canaux n’étaient pas fermés. […] Nous avons tout tenté pour éclaircir la situation, ce n’est pas dans l’intérêt de personne de perpétuer ce problème, maintient Me Farley. Mais le Conseil a déposé un avis d’arbitrage en avril qui a complètement changé la donne depuis. »

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Christine Bouthillier

Titulaire d’un baccalauréat en science politique et d’une maîtrise en communication de l’Université du Québec à Montréal, Christine Bouthillier est journaliste depuis 2007. Elle a débuté sa carrière dans différents hebdomadaires de la Montérégie comme journaliste, puis comme rédactrice en chef. Elle a ensuite fait le saut du côté des quotidiens. Elle a ainsi été journaliste au Journal de Montréal et directrice adjointe à l’information du journal 24 Heures. Elle travaille à Conseiller depuis 2014. Elle y est entrée comme rédactrice en chef adjointe au web, puis est devenue directrice principale de contenu de la marque (web et papier) en 2017, poste qu’elle occupe encore aujourd’hui.