Bank of America poursuivie pour sexisme

Par La rédaction | 19 mai 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Une cadre dirigeante de Bank of America (BofA) a décidé de traîner en justice son employeur devant un tribunal new-yorkais pour discrimination sexiste, rapporte l’Agence France-Presse.

Megan Messina, 42 ans, l’accuse en effet de traiter les femmes comme des « citoyens de seconde zone » et de les rémunérer moins que les hommes pour des fonctions identiques.

Recrutée par BofA en 2007, la jeune femme avait accédé en 2011 au poste de directrice (managing director), l’un des plus convoités sur Wall Street. Dans sa plainte, dont l’AFP a pu prendre connaissance, elle affirme qu’un de ses homologues masculins a perçu un bonus trois fois et demi plus important que le sien en 2015.

EXCLUE DE L’ÉQUIPE ET MISE À PIED

Alors qu’elle partageait avec lui les fonctions de responsable des produits financiers liés au crédit, la rémunération (salaire fixe, bonus, options d’achat d’actions) de son collègue aurait atteint 5,5 millions de dollars en 2013, 6 M$ en 2014 et 5,5 M$ en 2015. En comparaison, la sienne a été de 2,5 M$ en 2013, 2,75M$ l’année suivante et 2 M$ en 2015.

Dans sa plainte, Megan Messina soutient qu’au moment où elle a été promue, son supérieur hiérarchique direct, un homme, lui a fait « clairement comprendre » qu’elle n’était pas la bienvenue dans son équipe, baptisée « club de frères ».

D’après elle, celui-ci l’a ensuite exclue durant toute l’année 2015 des listes de distribution des courriels adressés à l’équipe, des réunions et des soupers, allant jusqu’à lui dire dès leur première rencontre qu’il ne comprenait pas ce qu’elle faisait. La dirigeante, qui réclame un procès, explique avoir dénoncé ces comportements, ce qui lui aurait valu une mise à pied administrative.

DES MILLIONS DE DOLLARS EN DÉDOMMAGEMENT

« Nous prenons très au sérieux toutes les allégations faisant état de comportement inapproprié et enquêtons dessus de façon minutieuse », a répondu à l’AFP Bill Halldin, un porte-parole de BofA.

Selon l’agence, cette plainte est la dernière en date d’une série d’actions judiciaires pour sexisme engagées contre de grandes firmes, dont la plupart ont fini par accorder aux plaignantes des millions de dollars en guise de compensation.

En 2008, Citigroup avait par exemple versé 33 M$ à un groupe de courtières qui avaient poursuivi la banque pour harcèlement sexuel, un an après que Morgan Stanley eut conclu un accord de 46 M$ avec plusieurs de ses employées.

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