Comment investir en période de volatilité?

Par La rédaction | 26 juillet 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Dans les prochains mois, les investisseurs doivent s’attendre à des rendements « encore plus bas » sur les marchés financiers, prévoit Carlos Mejia Perez dans le quotidien suisse Le Temps.

Selon le responsable des investissements pour la Suisse de la Banque Rothschild, cette situation va remettre au centre de l’actualité les coûts de gestion et la question de la transparence en matière de portefeuilles.

Puisque les fluctuations du marché pèsent souvent sur la performance des portefeuilles privés, les particuliers ont tout intérêt à « examiner de plus près le coût de leur solution d’investissement et la performance en relation avec ces coûts », estime-t-il.

AVANT TOUT, MISER SUR LE LONG TERME

Avant de se lancer, les investisseurs devraient garder en tête qu’« un trading excessif peut se révéler coûteux », surtout dans le cas des petits portefeuilles « pour lesquels les frais fixes pèsent de manière disproportionnée », conseille Carlos Mejia Perez.

« Une grande volatilité des marchés conduit certains à suivre la devise Buy the dips and sell the peaks (acheter dans les creux et vendre dans les sommets) », dit-il. Or, une telle stratégie les oblige à « réaliser une performance toujours bonne ».

Selon lui, il est important d’« analyser les entreprises en connaissance de cause et de ne miser que sur des titres que l’on conservera à long terme, même lors de phases difficiles ».

M. Perez reconnait que « les investissements directs dans des titres individuels sont meilleur marché qu’un engagement dans des véhicules financiers ». Cette stratégie présente toutefois un inconvénient, car, pour éviter une trop grande concentration, elle exige l’acquisition d’un grand nombre de titres, met en garde le banquier.

FONDS ACTIVEMENT GÉRÉS : PAS POUR TOUT LE MONDE

Une « alternative rentable » pourrait être les fonds négociés en bourse (FNB), qui permettent « un large engagement dans différents marchés sans être lié à une stratégie spécifique ». Le hic, selon Carlos Mejia Perez, c’est que « certains FNB sont aujourd’hui devenus des structures complexes qui ont recours à des produits dérivés », ce qui les rend « incompréhensibles dans leur détail pour beaucoup d’investisseurs ».

Si les fonds actifs ont souvent mauvaise presse auprès des particuliers en raison de leurs frais élevés et de leurs pénalités en cas de retraits de fortes sommes, ils peuvent néanmoins jouer « un rôle important dans la rentabilité d’un portefeuille », juge le banquier. La raison? « Leurs avantages en matière de diversification et de rendements potentiels font souvent plus que compenser les frais élevés. »

« Certains gestionnaires de fonds suivent des stratégies qui contribuent à une véritable diversification des portefeuilles. Ils investissent par exemple dans la volatilité de différentes classes d’investissements ou tirent profit du moral des marchés, à savoir la surestimation ou le pessimisme exagéré des investisseurs. Cependant, ils ont recours à des stratégies peu adaptées ou trop coûteuses pour les investisseurs normaux et qui exigent énormément d’expertise. »

L’INTÉRÊT DES VÉHICULES DE FONDS EXCLUSIFS

Pour les investisseurs nantis, une bonne solution consiste à choisir des gestionnaires spécialisés qui intègreront une telle stratégie à leur portefeuille. Ils bénéficent ainsi « de frais moindres que ceux réservés d’ordinaire aux investisseurs institutionnels », et ils économisent d’autant plus « si une banque privée dispose d’une forte marque et d’importants volumes d’investissements ».

Au lieu d’effectuer des achats dans un fonds institutionnel régulier, ces investisseurs « peuvent recourir à la même stratégie et à la même expérience en matière de gestion en prenant un gestionnaire d’un fonds exclusif pour les clients de la banque privée », explique le banquier. Cette solution est intéressante puisqu’elle permet notamment d’éviter d’éventuelles pénalités en cas de gros retraits du fonds. Ainsi, conclut-il, « si un jour le gestionnaire du fonds et la banque privée partent chacun de leur côté, cela se passera sans devoir vendre les actifs du fonds ».

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