Comment sauver la Deutsche Bank de la faillite?

Alors qu’une amende de 14 G $US lui pend au bout du nez pour l’affaire des subprimes, comment la Deutsche Bank peut-elle s’en sortir? D’autant plus qu’un règlement avec la justice américaine ne semble pas près de survenir…

Le poids lourd du secteur bancaire allemand se trouve toujours dans une situation « extrêmement précaire », notamment en raison des attaques qu’il subit sur les marchés, qui doutent de sa capacité à survivre à la crise actuelle, relève Le Monde.

« Véritable épée de Damoclès, l’amende dont devra s’acquitter la banque auprès de l’administration américaine, dont le montant reste incertain, nourrit toutes les spéculations », souligne le quotidien.

À la mi-septembre, l’annonce du montant le plus important jamais réclamé à une banque étrangère a plongé l’institution financière dans la tempête, rappelle Le Monde. Même s’il n’est que théorique, celui-ci effraie les investisseurs, qui doutent que la banque soit capable de payer seule une amende aussi sévère. Elle n’a provisionné à cette fin que 5,5 milliards d’euros (8 G $CAD) et est en outre impliquée dans une série d’autres scandales.

TROIS SCÉNARIOS

Le journal français évoque trois scénarios qui permettraient une sortie de crise, moyennant une augmentation de capital « jugée incontournable par de nombreux experts ».

Première solution : les grands groupes cotés au DAX, l’indice de référence de la place de Francfort, pourraient mettre la main au portefeuille. Selon cette hypothèse, évoquée en fin de semaine par la presse allemande, certains groupes non cités envisageraient une intervention au cas où la banque devrait procéder à une augmentation de capital. Plusieurs responsables politiques allemands appellent de leurs vœux un tel plan, car il permettrait d’éviter tout sauvetage de la banque par le contribuable.

Deuxième solution : la gestion d’actifs de la Deutsche Bank pourrait entrer en Bourse. Évoqué par le Financial Times, ce scénario impliquerait pour l’institution financière de mettre en Bourse sa division «gestion d’actifs ». Toutefois, celui-ci serait « en contradiction avec le discours officiel de John Cryan [le patron de la Deutsche Bank], qui voit la gestion de fortune comme une composante essentielle de l’activité de la banque », observe Le Monde.

Dernière possibilité, selon le quotidien français : le Qatar pourrait intervenir dans ce dossier, puisqu’il détient 10 % du capital de la banque allemande. D’après l’agence Reuters, l’émirat serait d’ailleurs prêt à participer à une éventuelle augmentation de capital si les choses tournent mal.

Ces marques de « soutien » suffiront-elles à briser la spirale spéculative qui entoure la Deutsche Bank? Certains analystes pensent que oui, indique Le Monde, notamment parce qu’ils jugent « exagérées » les attaques qui ont visé la banque ces dernières semaines. L’agence de notation Standard & Poor’s a notamment maintenu sa note concernant la solvabilité du géant allemand, car elle prévoit que celui-ci parviendra à négocier à la baisse le montant de son amende avec les autorités américaines.

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