CSF : des lobbyistes pour « maintenir sa mission de protection du public »

Par La rédaction | 30 octobre 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La Chambre de la sécurité financière (CSF) « s’est payé cinq lobbyistes pour convaincre le gouvernement Couillard de ne pas signer son arrêt de mort », rapporte Le Journal de Montréal. Le montant total de ces contrats varie de 50 000 à 250 000 dollars.

Alors que l’étude du projet de loi 141, prévoyant que la CSF sera absorbée par l’Autorité des marchés financiers (AMF), doit commencer au cours des prochaines semaines, la CSF a tenté de retourner la situation en faisant appel à « cinq lobbyistes » dont chacun sera rémunéré entre 10 000 et 50 000 dollars, affirme Le Journal.

DES FIRMES PROCHES DU PARTI LIBÉRAL

Ainsi, les firmes AGP et National avaient pour mission d’« effectuer des représentations au nom de la Chambre afin de conserver et développer le modèle d’autoréglementation multidisciplinaire » auprès des élus à l’Assemblée nationale.

La CSF a notamment demandé les services d’Alain Lemieux, fondateur d’Affaires gouvernementales et publiques, un cabinet de lobbyistes-conseils « spécialisé dans le positionnement corporatif auprès des entités publiques et parapubliques », ainsi qu’à Michel Rochette, ex-directeur du département des communications du Parti libéral du Québec et ancien porte-parole du ministre de l’Économie, puis des Finances.

De même, le Journal affirme que la présidente et chef de la direction de la Chambre, Marie Elaine Farley, s’est elle aussi inscrite au registre des lobbyistes pour la période allant d’avril 2016 à la fin de 2017.

LA CSF AGIT « CONFORMÉMENT À SA MISSION »

Interrogé par Conseiller, l’organisme réfute une partie des informations du quotidien montréalais et se défend d’avoir outrepassé son mandat. « Contrairement à ce que le Journal laisse entendre, la CSF n’a pas octroyé cinq mandats de lobbyisme au cours de la dernière année, mais bien deux mandats. Ainsi, deux firmes disposant d’expertises complémentaires la soutiennent dans ses efforts visant à maintenir sa mission de protection du public », indique Julie Chevrette, directrice des communications de la Chambre.

« Ces firmes ont procédé à l’inscription d’individus membres de leur équipe respective, soit respectivement deux et trois personnes, précise-t-elle. Pour la CSF, et conformément à sa mission, il est important de voir à l’intérêt et la protection des consommateurs. Nous souhaitons nous assurer que le ministre, le gouvernement et tous les élus en soient conscients ».

Elle affirme qu’afin de soutenir la réalisation de sa mission, la CSF a parfois recours à de l’expertise externe. « Pour nous, c’est une question fondamentale de préserver le modèle qui s’est avéré le plus adéquat pour bien protéger le public. Conséquemment, il s’agit d’une démarche éthique, légale et soumise à des règles strictes, qui sert à préserver notre mission et démontrer que le système d’encadrement basé sur l’autoréglementation fonctionne bien et que le public est bien protégé ».

Questionnée sur le fait de savoir si ces activités de lobbyisme avaient été payées avec les fonds des membres, Julie Chevrette a simplement répondu que « les revenus de la CSF proviennent en grande partie de la cotisation de ses membres » et qu’« ils sont utilisés pour réaliser sa mission de protection du public ».

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