De plus en plus de pauvres parmi les personnes âgées

Par La rédaction | 10 novembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Closeup of an elderly man looking away in deep thought , depression

De 1976 à 2014, les familles de personnes âgées ont vu leur revenu médian après impôt augmenter de façon constante, passant de 32 700 $ à 54 500 $ (en dollars de 2014). Cette hausse de 67 % cache cependant de grandes disparités et une tendance récente qui ne porte pas à l’optimisme.

L’enquête publiée par Statistique Canada sur le revenu des personnes âgées de 1976 à 2014 permet en effet d’observer deux tendances bien distinctes dans le temps.

Ainsi, le revenu des personnes âgées a augmenté de façon régulière pendant près de deux décennies, soit de 1976 à 1995, alors qu’au même moment, le revenu médian après impôt des familles plus jeunes a diminué, ce qui a mené à une réduction de l’écart entre les deux.

Toutefois, la croissance du revenu des familles de personnes plus jeunes a commencé à augmenter en 1995, alors que celle des familles de personnes âgées a légèrement ralenti. Si l’on compare les deux groupes, le revenu du premier a en effet augmenté de 39,6 % de 1995 à 2014 pour atteindre 82 100 $, tandis que le second a affiché une hausse de 27 %, à 54 500 dollars. Soit une différence de 28 000 dollars. Celle-ci s’établissait à 30 000 dollars en 1976, mais à 20 000 dollars environ en 1995.

La même double tendance de réduction puis d’accentuation de l’écart est aussi observée si l’on ne considère que les personnes vivant seules.

HAUSSE DES TRANSFERTS GOUVERNEMENTAUX

Une situation que Statistique Canada explique par la source des revenus. Au cours des vingt premières années, soit de 1976 à 1995, la croissance du revenu des personnes âgées provenait d’une hausse des transferts gouvernementaux, comme les prestations du Régime de pensions du Canada, de la Sécurité de la vieillesse et du Supplément de revenu garanti, plutôt que du revenu du marché, comme les revenus d’emploi, de régimes de retraite privés, et d’investissements. À partir de 1995 au contraire, le revenu du marché est devenu la principale source de la croissance du revenu.

De 1976 à 1995 en effet, le montant de transferts gouvernementaux reçu par les personnes âgées a augmenté de 61,8 % pour passer de 15 700 $ à 25 400 $, tandis que leur revenu du marché médian affichait une croissance plus lente, progressant de 7,0 % pour passer de 22 700 $ à 24 300 $.

En revanche, de 1995 à 2014, le revenu du marché a affiché une hausse de 43,2 % pour atteindre 34 800 $ en 2014. En comparaison, le montant des transferts gouvernementaux reçus par les personnes âgées était relativement stable au cours de cette période, progressant de 3,9 % pour s’établir à 26 400 $ en 2014.

PLUS DE PAUVRES QU’EN 1995

En 40 ans, les régimes de retraite privés des personnes âgées ont quant à eux plus que quintuplé, passant de 4 800 $ à 24 600 $. Quant au revenu d’emploi, deux tendances sont encore observables. De 1976 à 2001, ce dernier recule pour passer de 19 300 $ à 6 500 $, pour repartir ensuite à la hausse et atteindre 16 400 $ en 2014, soit les niveaux enregistrés au début des années 1980.

Cette remontée du revenu d’emploi suit celle du taux d’emploi des personnes âgées, lequel est passé de 9 % en 1976 à 5,9 % en 2001, pour ensuite rebondir et dépasser son niveau historique, atteignant 12,9 % en 2014.

Résultat des comptes : s’il y a moins de pauvres parmi les personnes âgées en 2014 qu’il y en avait en 1976, il y en a bien plus qu’en 1995. Le taux de faible revenu chez les personnes âgées a en effet considérablement diminué de 1976 à 1995 pour passer de 30,6% à un creux de 3,9%. Il a ensuite augmenté pendant les deux décennies suivantes pour se situer à 12,5 % en 2014.

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