Des cotisations toujours plus hautes dans les régimes PD

Par La rédaction | 30 septembre 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
4 minutes de lecture
gold coin isolated on white

Les promoteurs de régimes de retraite à prestations déterminées (PD) doivent s’attendre à une hausse des cotisations dans les prochaines années. Partout au pays… sauf au Québec.

Les cotisations requises devraient demeurer relativement stables à l’échelle de la province en raison d’un important changement apporté aux règles de capitalisation au début de 2016, croit la firme Mercer, experte en consultation dans les domaines de la santé, de la carrière et de la rémunération. Elle souligne d’ailleurs que les décideurs des autres provinces songent eux aussi à apporter des modifications aux règles de capitalisation afin de donner une certaine marge de manœuvre aux promoteurs.

Car ailleurs au pays, de nombreux promoteurs de régimes PD doivent s’attendre à une hausse des cotisations en 2017 et dans les années suivantes. Et ce, même si l’année 2016 se déroule plutôt bien jusqu’à maintenant.

L’indice Mercer de la santé financière des régimes de retraite, qui illustre le ratio de solvabilité d’un régime de retraite hypothétique, est en effet passé de 90 % à 92 % entre le 30 juin et le 28 septembre, et a ainsi rejoint le niveau auquel il se trouvait en début d’année, profitant en fait des solides rendements dégagés par les marchés boursiers cette année, particulièrement du côté des actions canadiennes.

« Bon nombre de promoteurs de régime ont cependant déposé des évaluations actuarielles auprès des organismes de réglementation à la fin de 2013, alors que la santé financière des régimes de retraite se portait considérablement mieux qu’aujourd’hui, souligne F. Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine Retraite chez Mercer. Une grande partie de ces promoteurs doivent soumettre de nouvelles évaluations à la fin de 2016, et celles-ci révéleront à quel point la santé financière des régimes s’est détériorée au cours des trois dernières années. »

BEAUCOUP D’INCERTITUDES

Par ailleurs, de nombreuses questions demeurent en suspens et pourraient avoir une incidence encore plus grande sur l’ensemble des régimes de retraite : les taux d’intérêt diminueront-ils davantage comme on l’a vu en Europe et au Japon? Comment les marchés boursiers réagiront-ils lorsque la Réserve fédérale américaine augmentera les taux d’intérêt à court terme? Quel impact à court terme les élections américaines auront-elles sur les marchés mondiaux et quelle en sera l’incidence à long terme sur la croissance économique?

L’incertitude croissante incitera de nombreux promoteurs de régimes à prestations déterminées – particulièrement ceux qui les ont fermés – à réduire leur exposition au risque en augmentant la proportion de titres à revenu fixe ou en transférant certains éléments de passif par une opération de souscription de rentes, surtout si la situation financière de leurs régimes s’améliore, analyse Mercer, qui ajoute que les promoteurs désireux de réduire les risques liés à leurs régimes devraient établir dès maintenant une stratégie détaillée et tenter de repérer les occasions qui se présentent de manière à pouvoir agir rapidement au moment opportun.

En revanche, si l’on présume que le contexte de faibles taux d’intérêt est là pour rester un bon moment, les promoteurs qui se sont engagés à maintenir leurs régimes à prestations déterminées pourraient sentir le besoin de diversifier leur portefeuille de placements puisque les taux de rendement actuels des portefeuilles de titres à revenu fixe traditionnels ne sont guère plus élevés que les prévisions d’inflation.

La rédaction vous recommande :

La rédaction