Donald Trump, la Bourse et les « experts »

Par La rédaction | 16 novembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Loin d’affoler les marchés, l’élection surprise de Donald Trump les a au contraire dopés, déjouant ainsi les prévisions de la quasi-totalité des experts, s’étonne Amid Faljaoui sur le site d’information belge Trends-Tendances.

Contre toute attente, Wall Street s’est fort bien accommodée de la victoire du milliardaire à l’élection américaine, alors même que celui-ci se présentait comme le candidat « anti-système » et « anti-establishment », souligne le chroniqueur.

« La Bourse a d’abord chuté en Asie durant la nuit du 8 au 9 novembre pendant le dépouillement des votes, et puis, le lendemain matin, la plupart des Bourses occidentales, y compris aux États-Unis, sont reparties à la hausse. Les indices boursiers ont même clôturé la semaine dernière dans le vert », rappelle-t-il.

COMMENT EXPLIQUER UN TEL REVIREMENT?

Pourtant, la campagne d’Hillary Clinton a été largement financée par les grandes banques et par la Silicon Valley, et son élection, qui paraissait acquise, ne pouvait être que bénéfique pour Wall Street, souligne Amid Faljaoui. Alors que son adversaire républicain, lui, faisait soi-disant trembler les milieux des affaires et de la finance en proclamant par exemple sa volonté d’augmenter les tarifs douaniers sur les exportations de la Chine ou de construire un mur entre le Mexique et les États-Unis.

D’ailleurs, « chaque fois qu’un sondage donnait Trump gagnant, la Bourse flanchait. Elle a même flanché pendant six ou sept séances consécutives après les révélations du FBI sur Hillary Clinton, ce qui n’était plus arrivé depuis la crise de 2008 », ajoute le chroniqueur.

Dans ces conditions, comment expliquer un tel revirement? « Pour justifier ce retournement, la Bourse a décidé de se focaliser, nous dit-on, uniquement sur les aspects positifs du programme de Donald Trump! C’est l’explication que je lis le plus souvent sous la plume de soi-disant experts. Mais de qui se moque-t-on? Peut-on à ce point retourner sa veste? Dire blanc hier et noir aujourd’hui? La seule réponse possible est que la Bourse n’est pas un baromètre fiable, pas plus que les organismes de sondages ou les médias », assène Amid Faljaoui.

« LA BOURSE EST IRRATIONNELLE »

Celui-ci s’étonne également du manque de curiosité et de sens critique des « experts », par exemple à propos des baisses d’impôts prévues dans le programme de Donald Trump : « C’est bon pour l’économie et donc pour la Bourse, mais il ne dit pas de quelle manière il va financer cette baisse. Même constat pour les grands travaux d’infrastructures : avec quel argent va-t-il les financer? »

Comment tous les « spécialistes » peuvent-ils avoir changé d’avis aussi rapidement alors qu’ils ne connaissent même pas son équipe et qu’ils ignorent encore ce que le président élu conservera ou jettera de son programme? s’interroge encore le chroniqueur.

« Bref, se moque-t-il, on ne sait pas grand-chose, mais ce qui était hier synonyme d’incertitude, donc quelque chose que déteste en principe la Bourse, est devenu aujourd’hui, par on ne sait quel miracle, bon pour elle! »

Sa conclusion? « Les derniers jours ont montré que la Bourse, contrairement à ce qu’on nous chante régulièrement, est tout sauf le temple de la rationalité. »

La patronne de la SEC démissionne

Mary Jo White quittera prochainement son poste de présidente de la Securities and Exchange Commission (SEC), ce qui permettra à Donald Trump de nommer une personnalité favorable à son programme de dérégulation du secteur financier, rapporte l’Agence France-Presse.

La patronne de l’autorité de régulation des marchés financiers américains abandonnera ses fonctions à la fin de l’administration Obama, prévue à la mi-janvier.

Cette ancienne procureure fédérale, qui avait été nommée à la tête de la SEC en avril 2013, était notamment chargée de mettre en place une partie des dispositions de la loi Dodd-Frank adoptée après la crise de 2008, et que Donald Trump entend abroger.

MEILLEURE PROTECTION DES INVESTISSEURS

Depuis cette date, elle avait par exemple renforcé l’encadrement des fonds d’investissement, instauré des règles pour limiter les activités spéculatives des grandes banques et contraint les compagnies prises en faute à reconnaître les faits dans les accords à l’amiable conclus avec l’autorité de régulation.

« Mon devoir a été de m’assurer que la SEC adopte des protections sûres pour les investisseurs et les marchés et qu’elle établisse des fondations durables pour de futurs progrès dans des secteurs très sensibles, telle la régulation de la gestion d’actifs », déclare la dirigeante.

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