Emprunter pour cotiser au REER

Par La rédaction | 5 février 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
3 minutes de lecture

Emprunter pour augmenter sa cotisation au REER est peut-être une bonne idée… à condition de respecter certaines règles. C’est du moins ce que soutient Tim Cestnik, auteur et cofondateur de Our Family Office Inc., dans une récente chronique du Globe and Mail.

Il rappelle d’abord que l’important, lorsqu’on déploie cette stratégie, est de s’assurer de diminuer ses coûts d’intérêt, puisque les intérêts sur les prêts ne sont pas déductibles d’impôt, contrairement à la cotisation elle-même.

Pour y arriver, il faut rembourser son emprunt le plus rapidement possible. Tim Cestnik suggère d’utiliser le remboursement d’impôt pour y arriver. On crée alors un cercle vertueux : on emprunte pour augmenter la cotisation REER et dégager un plus haut remboursement, que l’on utilisera pour accélérer le remboursement du prêt ou, mieux, le rembourser d’un coup.

UN CALCUL POUR VISER JUSTE

Il donne l’exemple d’une contribuable qui verserait 5 000 dollars de ses propres fonds à un REER. Elle emprunte une somme supplémentaire de 3 900 dollars, pour une cotisation totale de 8 900 dollars. Cela lui fera épargner 3 863 dollars en impôt, qui devraient lui revenir sous forme de remboursement d’impôt. Cela suffira à acquitter presque totalement son prêt.

Pour arriver à ce calcul, l’auteur utilise la formule 1/TMI – 1, c’est-à-dire 1 divisé par le taux marginal d’imposition (TMI), moins 1. Disons que le TMI de la contribuable est de 43,41 %. Le calcul serait : 1 divisé par 0,4341, ce qui donne 2,304, moins 1, ce qui donne 1,304. La contribuable n’a ensuite qu’à diviser la cotisation qu’elle fait de sa propre poche par ce montant : 5 000 $ divisé par 1,304 = 3 834 $, soit le montant qu’elle devrait emprunter.

JOUER AVEC LES TAXES

Si un contribuable possède des investissements dans un compte non enregistré, pourquoi ne pas les utiliser pour en faire des cotisations au REER? Le contribuable peut ensuite emprunter pour remplacer les investissements dans son compte non enregistré. L’avantage sera que l’intérêt sur ce prêt sera déductible, puisque que l’argent emprunté sert à générer un revenu dans un compte lui-même imposable.

Attention, toutefois : en transférant des investissements d’un compte non enregistré à un REER, on est considéré avoir réalisé les gains sur les investissements qui ont connu de la croissance. Il faut donc payer la taxe sur les gains en capital. Toutefois, le remboursement d’impôt devrait être supérieur à cette taxe.

Si les investissements dans un compte non enregistré ont perdu de la valeur, mieux vaut alors les vendre pour pouvoir réclamer le crédit pour perte en capital, puis investir l’argent de la vente dans le REER. Bref, il faut penser stratégiquement pour augmenter ses cotisations à un REER.

La rédaction vous recommande :

La rédaction