Formation continue : « pas de conflit d’intérêts »

Par Didier Bert | 22 août 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La Chambre de la sécurité financière (CSF) et l’Institut québécois de la planification financière (IQPF) se défendent d’être en apparence de conflits d’intérêts en offrant de la formation continue pour se financer tout en accréditant celle d’autres fournisseurs.

Ils réagissent ainsi au billet du chroniqueur Michel Mailloux intitulé Herbe à puce, dans lequel ce dernier souligne ce problème.

L’IQPF renvoie la question à l’Autorité des marchés financiers (AMF). « Je ne vois pas trop le conflit d’intérêts étant donné que ce que nous faisons ne dépend pas de nos règlements, mais de ceux de l’Autorité », indique Jocelyne Houle-LeSarge, PDG de l’IQPF.

« Nous administrons la formation continue et l’accréditation pour l’Autorité, qui nous inspecte, rappelle Mme Houle-LeSarge. Nous agissons en respectant le règlement au pied de la lettre. »

L’Autorité des marchés financiers n’a pas été en mesure de répondre à Conseiller.ca dans le délai imparti.

L’IQPF intervient sur trois niveaux de formation :

  • 15 UFC en planification intégrée sont données uniquement par l’IQPF;
  • 15 autres UFC des sept domaines de la planification financière sont données uniquement par d’autres fournisseurs accrédités par l’IQPF;
  • 10 UFC en conformité, éthique et pratique professionnelle sont offertes par l’IQPF et par d’autres fournisseurs que l’IQPF accrédite.

Seul ce dernier domaine pourrait faire l’objet d’apparence de conflit d’intérêts. Et encore, pour Mme Houle-LeSarge, compte tenu des contrôles réalisés par l’Autorité, « le système fonctionne très bien ».

Et la PDG de l’IQPF ne veut pas voir remettre en question le fait que l’organisme administre la formation continue. « Qui connaît mieux la planification financière que l’IQPF? interroge-t-elle. Michel Mailloux a été président du conseil d’administration de l’IQPF avant mon arrivée. La situation était déjà comme cela à ce moment-là. »

FAIBLE ENJEU À LA CSF

Du côté de la CSF, on rétorque que « la formation continue obligatoire dont la Chambre a la responsabilité se compare à celle de plusieurs organismes professionnels qui ont une responsabilité quant à la compétence et la formation de leurs membres », indique Julie Chevrette, directrice des communications de la CSF.

Celle-ci relativise la part de la CSF dans l’offre de formations et l’enjeu financier des revenus qu’elle en tire. « Les formations de la CSF représentent moins de 1 % de toute l’offre de formation disponible sur le marché, précise Mme Chevrette. Les revenus générés par la vente de formations développées par CSF ont compté pour seulement 2,3 % de ses revenus globaux. » (en 2018, NDLR)

Didier Bert

Didier Bert est journaliste indépendant. Il collabore à plusieurs médias sur les thèmes de l’économie, des finances et du droit.