La BCE ne fait rien, les marchés tremblent

Par La rédaction | 12 septembre 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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FRANKFURT, GERMANY – APRIL 8, 2015: The Euro sign looking a little worn outside the European Central Bank headquarters in Frankfurt, Germany symbolizing a financial crisis.

On s’habitue lentement, mais sûrement, à des marchés accrochés aux lèvres des dirigeants des banques centrales. La dernière déclaration de la Banque centrale européenne (BCE) n’a pas fait exception, alors que sa décision de ne rien changer à sa politique a suffi à faire fléchir certaines Bourses.

Mario Draghi, le président de la BCE, en a fait l’annonce jeudi le 8 septembre. Pas question pour l’instant de toucher au taux d’intérêt, ni de modifier le programme d’assouplissement quantitatif de la banque. La porte n’est pas fermée à d’éventuels changements, mais il faudra attendre. « Pour le moment, il n’y a pas de changement suffisamment important pour justifier une action, a-t-il dit. Notre politique monétaire est efficace. »

Le cataclysme économique annoncé à la suite du Brexit ne s’est pas produit, d’où le calme qu’affiche la BCE. Elle a même relevé sa prévision de croissance du PIB de la zone euro pour 2016 à 1,7 %, contre 1,6 % dans ses prévisions de juin dernier.

LES MARCHÉS DOUTENT

Ce n’est pas tout le monde qui semble aussi optimiste, du moins en Europe. L’indice Dax de la Bourse de Francfort a baissé de 0,72 % et le CAC 40 français de 0,34 % après la non-annonce de la BCE. L’euro, lui, a gagné du terrain sur le dollar américain, à environ 1,13 $US.

C’est l’absence de modification au programme d’assouplissement quantitatif, qui n’a même pas été discuté, qui a déçu les marchés. Il avait été question de permettre à la BCE, dans une certaine mesure, d’acheter des titres au rendement inférieur à son taux de dépôt et d’acquérir plus de 33 % d’une ligne obligataire spécifique, voire de permettre l’achat de nouvelles catégories d’actifs comme des obligations bancaires, des prêts non performants ou même des actions.

Des intentions qui ont suscité de fortes réactions, notamment chez le chroniqueur de BFMTV Charles Sannat, qui a qualifié ce programme de plus grand vol de tous les temps. Rien de moins.

« Bientôt, on pourra tout vendre à la BCE et une grosse entreprise pourra émettre une obligation à -10 % qui sera achetée par la BCE, qui fera du coup un chèque de 10 % à cette entreprise avec du pognon qu’elle n’a pas… C’est juste énorme et sans limite », écrit-il.

LA SUITE EN DÉCEMBRE

À l’inverse, plusieurs espéraient une nouvelle prolongation de six mois de ces 80 milliards d’euros d’achats mensuels de titres de dette publique et privée. Ce programme amorcé en mars 2015 vise à soutenir une inflation devenue anémique dans la zone euro. Il doit durer jusqu’en mars 2017, mais pourrait s’étirer si la BCE le juge nécessaire. Elle attend une inflation de 0,2 % en zone euro en 2016, de 1,2 % en 2017 et de 1,6 % en 2018. Ces prédictions restent en-deçà de l’objectif de 2 % de la banque centrale.

Les prévisions de la BCE seront révisées en décembre, date à laquelle elle pourrait aussi annoncer un prolongement de son programme d’assouplissement quantitatif. Les investisseurs devront encore attendre, suspendus aux lèvres de Mario Draghi…

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