La connaissance, clé de la croissance économique infinie

Par La rédaction | 2 septembre 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La croissance économique s’appuie aujourd’hui sur la production de matières premières. Grossière erreur, lance Idriss Aberkane, professeur à Centrale-Supélec et chercheur à Polytechnique-France et à Stanford.

« La connaissance est une ressource infinie », affirme le chercheur en introduction d’une conférence au Conseil économique, social et environnemental.

Raison pour laquelle l’humanité aurait tout intérêt à exploiter la connaissance plutôt que les matières premières – qui sont épuisables – pour espérer atteindre la croissance infinie, selon lui.

Lorsque l’on partage un bien matériel, on le divise, mais dans le cas d’un bien immatériel, on le multiplie, souligne-t-il.

« Lorsque je vais sortir de cette conférence, a priori, je ne serai pas plus bête que lorsque j’y suis entré, et pourtant, j’aurai partagé de la connaissance avec vous », illustre-t-il.

Tout ça pour en venir au biomimétisme, cette pratique qui consiste à s’inspirer de la nature – de ses formes, de ses procédés, de ses écosystèmes, de ses modèles de vie en société – pour innover durablement.

PRODUIRE COMME LA NATURE

Preuves à l’appui, il explique que lorsque l’homme s’inspire de la nature, il en résulte souvent des progrès scientifiques. Et de ceux-ci découle, d’une façon ou d’une autre, de la croissance économique.

Il prend notamment l’exemple des déchets. Seul l’homme produit ces choses dont personne ne veut et qui coûtent très cher aux entreprises et à la société toute entière.

« Ce n’est pas à la nature de produire comme nos usines, c’est à nos usines de produire comme la nature », dit-il, citant Gunter Pauli, cet industriel belge œuvrant pour des solutions industrielles zéro pollution.

Si de plus en plus de scientifiques et d’universitaires observent et analysent ces lois de la nature, l’idée a encore du chemin à faire dans la tête de la majorité, conclut-il.

« Toute idée révolutionnaire passe par trois étapes, souligne-t-il. On la juge d’abord ridicule, puis dangereuse, puis évidente. Ce fut le cas du vote des femmes, de l’abolition de l’esclavage, et de tout autre mouvement progressiste. Pour l’instant, vous pensez que ce que je vous dis est ridicule, mais vos arrière-petits-enfants, eux, ils vous diront : mais pourquoi saviez-vous cela et avez-vous continué à extraire le pétrole de la mer? »

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