La faible volatilité est l’œuvre des banques centrales

Par La rédaction | 25 octobre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Bien que l’année écoulée ait été plutôt mouvementée sur le plan politique, les marchés sont restés particulièrement calmes, selon une note publiée hier par Desjardins Études économiques.

Le cru 2016 a débuté sur « une déroute des marchés financiers » et dans un contexte d’inquiétude entourant la santé des banques européennes et la situation en Chine, rappelle d’emblée Jimmy Jean, économiste principal au Mouvement. Puis, elle a été ponctuée par le Brexit et, plus récemment, par l’« une des campagnes présidentielles les plus bizarres dans l’histoire américaine ».

Pourtant, alors que « les choses auraient pu basculer davantage sur les marchés financiers », le S&P 500 est sur le point d’afficher un rendement annuel positif (le huitième d’affilée), souligne-t-il. De même, les obligations apparaissent elles aussi dans le vert, du fait que plusieurs banques centrales ont assoupli leur politique monétaire durant l’année.

LES INVESTISSEURS RESTENT MÉFIANTS

Le résultat est qu’on a assisté à une « remarquable faiblesse de la volatilité » au cours des dix mois écoulés, même s’il y a eu quelques mouvements de panique, observe l’analyste.

Toutefois, il ne faudrait pas en déduire pour autant que les investisseurs sont devenus confiants et optimistes, déclare-t-il. La véritable raison du calme des marchés est le rôle qu’ont joué les États, et les investisseurs le savent bien. Ainsi, lorsque la Réserve fédérale a récemment demandé aux principales firmes de courtage en valeurs mobilières à quoi elles attribuaient la faible volatilité, la réponse la plus fréquente a été qu’elle était due aux politiques des banques centrales.

Seule une minorité de firmes interrogées ont répondu que la situation provenait d’une baisse des inquiétudes des investisseurs envers les perspectives économiques, ou du contexte politique.

« EFFET SÉDATIF SUR LES MARCHÉS »

« En renforçant l’idée qu’elles tenteraient de pallier la plupart des chocs, les banques centrales semblent avoir un effet sédatif sur les marchés » et, dans ces conditions, « les signaux offerts par certains indicateurs sont moins représentatifs du véritable sentiment du marché », estime Jimmy Jean.

Sa conclusion? Si les grandes banques centrales, en particulier celles du Japon et de la zone euro, décidaient demain de moins intervenir, la situation en matière de volatilité pourrait être bien différente. Cependant, « les banques centrales sont conscientes du potentiel de perturbation [qu’elles pourraient créer], ce qui explique pourquoi tout ajustement en ce sens sera effectué avec prudence le temps venu », ajoute l’analyste.

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